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Crise, impôts, populisme et bière. Une histoire de perspective

Ralentissement économique, dette, peur de la prochaine crise. Mouvements sociaux. J’ai toujours tendance à dire que tout est question de confiance dans un système. Sans confiance entre les intervenants d’un système, même le meilleur système ne marchera pas.

En lisant la dernière lettre mensuelle d’Howard Marks, célèbre investisseur, à la fin on tombe sur cette histoire que j’avais déjà pu lire il y’a quelques années pour expliquer comment le système d’imposition fonctionne.


Un grand pilier de notre système sont les impôts. Les impôts cela fait beaucoup parler. Mais au-delà des taux d’intérêts, les impôts servent aussi à réguler le cycle économique.

Pour autant, les impôts sont souvent mal compris et l’objet de bien des tensions sociales. Certains pensent qu’ils en payent trop, d’autres que les autres n’en payent pas assez.

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Comme bien souvent la vérité est au milieu et malheureusement, on a là aussi de nombreux biais psychologiques qui sont à l’oeuvre. D’où les tensions sociales.

C’est un sujet qui peut être regardé selon plusieurs perspectives. Chaque perspective est biaisée. Du coup la perspective proposée ici sera biaisée également. C’est une perspective parmi tant d’autres.

Du coup, je me suis dit, comment vais-je réussir à expliquer l’importance des biais psychologiques concernant taxes, impôts et le fait que tout est question de perspective sans me faire trucider dans les commentaires.

Je pourrais m’abstenir d’attaquer cette question épineuse. Mais je pense important de toujours tenter d’émettre une opinion objective qui permet à chacun d’éviter de se faire enfermer dans une pensée unique négationniste au pire, complètement biaisée au mieux pour encore plus attiser les tensions et la mauvaise compréhension des forces à l’oeuvre.

Du coup, je vais vous raconter une histoire pour tenter d’étayer au mieux mon propos. Rien de mieux qu’une analogie pour bien faire comprendre l’importante question des impôts, ses tensions et pourquoi au final tout le monde pense avoir raison selon sa propre perspective. Cette histoire n’est pas nouvelle et je la reprends donc ici dans le but de cet exercice de réflexion.

Comme dit, c’est à prendre avec des pincettes.

C’est une partie du prisme et c’est là pour pousser à la réflexion et non pas être la seule façon de voir les choses.

Les impôts et ses injustices ressenties, c’est comme une soirée entre copains qui vont boire une bière ensemble chaque mois.

C’est une bande de 10 copains. Ils représentent bien la nation. Certains sont au RSA, d’autres au SMIC, d’autres travaillent beaucoup mais arrivent à peine à boucler les fins de mois. Enfin, quelques uns sont cadre sup et gagnent très bien leur vie. Et enfin un est considéré comme riche.

Je vais tenter au mieux de respecter les répartitions. Mais l’exactitude des chiffres et répartitions avancées n’est pas l’objet ici. Le but est de se rapprocher au mieux pour que vous compreniez au mieux cette histoire de taxes et impôts qui ne satisfont personne.

Donc nos 10 copains sortent pour boire une bière. Chaque semaine, cela leur coûte 100e. Comme ils sont bons copains et que certains ont plus de mal à boucler les fins de mois que d’autres, ils sont solidaires. Et décident de payer la note comme ils payent actuellement les impôts. Selon une répartition en fonction de leurs revenus.

Du coup, sur les 10 copains, on a 4 copains, les plus pauvres qui ne payent rien.

Le cinquième, paye 1 euro

Le sixième 3e

Le septième 7e

le huitième 12e

le neuvième 18e

le dixième qui et donc le plus riche, paye 59e

A quelque chose prêt, c’est ainsi que la note de la bière et nos impôts sont payés.

Les amis passent une très bonne soirée. Contents et fiers d’être solidaires et que les plus riches puissent aider les plus pauvres en passant ainsi une bonne soirée fraternelle ensemble.

Chaque semaine, les amis se retrouvent et font donc de la même sorte. Et sont très satisfait du système. équitable pour chacun.

Puis une semaine, le patron du bar décide de leur faire -20% pour les remercier de leur fidélité. Du coup, les 10 potes ne payent que 80e. Et ils décident de répartir donc la note de la même manière sauf que pour encore plus de solidarité, ils décident tout comme nos impôts, que les moins aisés profiteront d’un rabais plus important que les plus aisés.

Donc les quatre premiers continuèrent de ne rien payer.

Le cinquième au lieu de payer 1e, ne paya rien soit 100 d’économies

Le sixième au lieu de payer 3e, ne paya que 2e soit 33% d’économies

Le septième au lieu de payer 7e ne paya que 5e soit 29% d’économies

Le huitième au lieu de payer 12e ne paya que 9e soit 25% d’économies

Le neuvième au lieu de payer 18e ne paya que 14e soit 22% d’économies

Le dernier et le plus riche finalement, au lieu de payer 59e ne paya que 50e soit 15% d’économies.

Voilà de quoi satisfaire tout le monde.

Mais après la soirée, le cinquième copain dit à haute voix  » J’ai l’impression de m’être fait rouler, on a eu 20e de rabais et pourtant moi je n’ai payé qu’un euro de moins qu’auparavant » alors que toi (le dixième) tu as eu 9e de moins à payer ».

Le sixième dit alors:  » Oui c’est vrai, Je n’ai gagné que 1e également. C’est injuste que celui qui gagne le plus d’entres nous ai eu 9 fois plus que moi qui galère à finir les fins de mois »

Le septième s’exclame alors :  » Pourquoi le dixième devrait économiser 9e quand moi je n’ai que 2e. C’est bien connu, il n’y en a que pour les plus riches »

Les quatre premiers hurlent alors : « Attendez une minute, nous n’avons rien touché du tout de ce rabais. Ce système exploite les pauvres et les riches eux, gagnent toujours plus ».

Les neufs hommes se mirent à entourer et hurler sur le dixième. Une bagarre éclata.

La semaine d’après, les copains se retrouvèrent pour boire une bière. Sauf que le dixième ne vint pas. Donc les 9 autres burent une bière sans lui. La note arriva. Et même avec la ristourne de 20%, ils n’eurent pas assez d’argent pour payer.

Ils découvrirent alors, ce que le dixième homme payait en réalité. Il payait le fait que ces soirées à boire des bières soit possible pour 9 d’entres eux. Sans lui pas de soirée.

Voici comment les impôts fonctionnent.

Où plutôt comment nos biais psychologiques nous font les ressentir.

Et voici comment en tapant sur le dixième homme, la majorité ne se rend pas compte qu’elle se fait en fin de compte du tort à elle même sous le faux prétexte d’un débat sur l’égalité et la solidarité.

Quand vous avez une réduction d’impôts, il est normal et mathématiquement naturel que les personnes les plus riches en profitent le plus. C’est proportionnel.

On s’attache souvent aux montants, car ils sont importants pour ceux qui ont peu. Mais si on parle en % on se rend compte que le système fait bien plus économiser aux plus pauvres.

Toute est question de la façon dont l’information est approchée et communiquée. Et on voit tout ce que l’on peut faire dire lorsque le problème est pris via une autre perspective.

Taxez le dixième homme de trop, attaquez-le pour être riche et avoir construit de la croissance, des emplois mais toucher trop de dividendes, et potentiellement la semaine prochaine à l’occasion des retrouvailles pour boire un coup, il pourrait tout simplement ne pas être là.

En effet, ils vont commencer à aller boire leurs bières à l’étranger, où l’atmosphère est plus sympa pour eux.

Bon, après c’est une histoire à prendre avec des pincettes. Cette histoire a quelques années et émane d’un économiste voulant très certainement expliquer les choses simplement en permettant une visualisation.

Bien entendu, on ne peut résumer les choses avec une simple histoire de bières et la réalité peut sembler bien plus complexe que cela.

Cependant, cette histoire permet au moins de mettre les choses en perspectives. Dans un système, chaque individu est important pour le fonctionnement optimal du système dans son ensemble. Parfois donc, avec la mauvaise perspective, on ne se rend pas compte qu’en voulant protéger une partie du système, faire plaisir à la majorité, on en détruit une autre partie essentielle à son fonctionnement.

La problématique de cette histoire c’est de tenir en otage l’Etat pour qu’il aide les moins aisés tout en réduisant les impôts des plus aisés. Le risque c’est que par les biais psychologiques chacun cherche à tirer la couverture à son et nombrilise ses décisions. On entre alors dans une société qui favorise l’intérêt personnel au détriment du collectif et du bien commun. Chacun vote alors en fonction de programmes et de politiques leur promettant de protéger l’intérêt individuel au détriment du collectif. A long terme, c’est non seulement mauvais pour l’équilibre social mais surtout économique. Sans parler de la dette et des déficits. Les politiques ne cherchent qu’a contenter la majorité par des décisions opportunistes et court termistes au détriment d’un lent mais inexorable essoufflement de la productivité/compétitivité. Au-delà de cette histoire, il y’en a donc une autre. celle de la prise de recul et de la responsabilisation de chacun.

Donc prenez cette histoire avec des pincettes comme un sujet pour réfléchir à votre perspective des choses aujourd’hui et si vous n’avez pas intérêt à prendre un peu de recul pour voir les choses dans leur ensemble plutôt que par un seul prisme.

Au final on ne peut s’accorder que sur une seule chose : La vue de chacun à propos de l’injustice des taxes, impôts et de notre société en général, dépend exclusivement de l’angle de vue que l’on décide de prendre pour approcher et juger du sujet. Et comme il n’y a pas une seule façon de voir la chose. Il n’y a pas une unique bonne solution au problème pour contenter tout le monde. C’est là où on en revient au choix entre privilégier le bien commun ou l’intérêt personnel. Un choix pas sans conséquences sur l’avenir d’un pays à long terme. L’histoire nous l’enseigne.

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