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Evolution des Salaires en France: causes et conséquences

L’amélioration de l’emploi, amorcée fin 2009, s’est poursuivie jusqu’à l’été 2011. Mais après le retournement conjoncturel lié à l’aggravation de la crise des dettes souveraines durant l’été 2011, la situation de l’emploi se dégrade de nouveau. En glissement sur l’ensemble de l’année 2011, l’emploi a progressé de 0,5 % contre 0,6 % en 2010. Fin 2011, il retrouve ainsi un niveau proche de celui de début 2009 mais inférieur à son sommet de début 2008. Le secteur de l’intérim, très créateur d’emplois en 2010 et au premier semestre 2011, est le premier à subir le retournement de conjoncture de l’été : l’emploi intérimaire baisse de 4 % en 2011 après une hausse de 19 % en 2010. Le repli de l’intérim touche l’emploi ouvrier, qui représente plus des trois quarts des emplois intérimaires. En 2011, l’emploi féminin résiste mieux que l’emploi masculin, les hommes travaillant dans des secteurs plus sensibles à la conjoncture économique (intérim, industrie, construction…). La part des salariés à temps partiel augmente légèrement. Le nombre d’emplois aidés baisse (745 000 en 2011 contre 796 000 en 2010 dans le secteur marchand). Les plus jeunes, entre 15 et 24 ans, sont les premiers à subir le retournement de conjoncture : leur taux d’emploi diminue. À l’inverse, il augmente nettement chez les personnes âgées de 55 ans ou plus avec, en juillet 2011, le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 60 ans à 60 ans et 4 mois.

Les modifications dans la répartition de la main d’œuvre selon le sexe, la catégorie socioprofessionnelle, le secteur d’activité, l’âge ou le type d’emploi peuvent jouer sur l’évolution du salaire net moyen. Au total, en 2011, ces différents effets expliquent 0,1 point d’augmentation (tableau 1). À« structure constante », la hausse du salaire net moyen en euros constants serait de 0,1 %.

Évolutions annuelles des salaires moyens, en euros constants
en %
1. Voir « Définitions ».
Champ : salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, France.
Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Salaire brut moyen 0,6 0,6 0,5 1,2 1,2 1,7 0,3 0,9 0,5 0,3
Salaire moyen net de prélèvements 0,3 0,0 0,1 1,0 0,4 1,7 0,4 1,2 0,5 0,2
Salaire moyen net de prélèvements à structure constante 1,5 1,0 0,8 1,9 1,4 1,4 1,4 1,2 0,1 0,1
Incidence des effets de structure sur le salaire net1 – 1,2 – 1,0 – 0,7 – 0,9 – 1,0 0,3 – 1,0 0,0 0,4 0,1
Pour mémoire : indice des prix à la consommation 1,9 2,1 2,1 1,8 1,6 1,5 2,8 0,1 1,5 2,1

 

Salaires des ouvriers : une hausse en trompe-l’œil

Tous secteurs d’activité confondus, le salaire net moyen des ouvriers enregistre en 2011 l’évolution la plus favorable, avec une hausse de 2,1 % en euros constants (tableau 2).

Dans l’industrie, l’emploi décline depuis le début des années 2000, y compris lors des périodes d’activité favorable. Dans la construction, du fait d’un cycle décalé dans le temps, les pertes d’emplois se poursuivent en 2011 alors que l’activité se redresse légèrement. Dans ces deux secteurs, les pertes d’emplois touchent surtout des salariés peu qualifiés et faiblement rémunérés. Cette dégradation conduit mécaniquement à une hausse du salaire moyen des personnes ayant conservé leur emploi : les salaires nets augmentent de 2,2 % dans l’industrie et de 0,6 % dans la construction, en euros constants.

La hausse du salaire des ouvriers est la plus forte (+ 4,1 %) dans les services aux entreprises (y compris intérim). Cette augmentation est entièrement portée par la hausse du salaire des ouvriers non intérimaires ; le salaire des ouvriers intérimaires baisse légèrement en 2011, pour les ouvriers non qualifiés comme pour les ouvriers qualifiés.

Le Smic horaire brut a été revalorisé de 1,6 % au 1er janvier 2011 puis de 2,1 % au 1er décembre 2011. Compte tenu de l’évolution des prix en  2011 (+2,1 %), le Smic horaire diminue de 0,3 % en euros constants. La proportion de salariés concernés par la revalorisation du Smic augmente légèrement : 10,6 % au 1er janvier 2011 (1,6 million de salariés) contre 9,8 % au 1er janvier 2010 (1,5 million de salariés).

Salaires mensuels moyens et répartition des effectifs en EQTP
1. Y compris chefs d’entreprise salariés.
Champ : salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, France.
Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.
Salaires bruts Salaires nets de tous prélèvements Répartition des effectifs (%)
Euros courants Euros constants Euros courants Euros constants 2010 2011
2010 2011 Évolution (%) 2010 2011 Évolution (%)
Ensemble 2 764 2 830 0,3 2 081 2 130 0,2 100,0 100,0
Cadres1 5 350 5 385 – 1,4 3 964 3 988 – 1,5 17,2 17,5
Professions intermédiaires 2 857 2 910 – 0,2 2 143 2 182 – 0,2 20,8 19,6
Employés 1 975 2 049 1,6 1 503 1 554 1,3 29,8 30,5
Ouvriers 2 051 2 137 2,1 1 569 1 635 2,1 32,2 32,3
Hommes 3 001 3 064 0,0 2 266 2 312 0,0 59,0 59,1
Femmes 2 424 2 493 0,7 1 815 1 865 0,6 41,0 40,9

 

Les salaires des cadres diminuent de nouveau, en euros constants

Après une année d’amélioration (+ 1,0 % en euros constants en 2010) succédant à deux années de repli (- 0,5 % en 2008, – 1,6 % en 2009), le pouvoir d’achat du salaire moyen des cadres baisse de nouveau de 1,5 % en 2011. Cette évolution plus cyclique des rémunérations des cadres s’explique largement par la part variable du salaire, plus élevée pour les cadres que la moyenne. Les salaires moyens des cadres baissent dans tous les secteurs sauf dans les activités financières et d’assurance (+ 0,6 % en euros constants).

 

Des évolutions faibles sur l’ensemble de la hiérarchie salariale

Le salaire net médian en EQTP, qui partage les salariés en deux groupes d’effectifs égaux, est de 1 712 euros par mois (tableau 3). Il reste inférieur de 20 % au salaire net moyen et stagne quasiment lui aussi  (+ 0,1 % en euros constants).

En 2011, les 10 % de salariés les moins bien payés perçoivent un salaire net mensuel en EQTP inférieur à 1 170 euros (1er décile ou D1). Ce salaire est en hausse de 0,3 % en euros constants par rapport à 2010. C’est le seul décile pour lequel l’évolution est plus favorable pour les hommes que pour les femmes.

En haut de l’échelle, les 10 % de salariés les mieux payés disposent de plus de 3 400 euros (9e décile ou D9) et les 1 % les mieux rémunérés (ou 99e centile) bénéficient de plus de 7 817 euros. L’évolution du 9e décile demeure positive (+ 0,5 % en 2011 en euros constants), le 99e centile stagne.

Ces mouvements relatifs demeurent d’ampleur très limitée : le rapport entre les salaires des 1er et 9e déciles, indicateur qui fournit une mesure de leur dispersion, est stable à 2,9 depuis 2004. De même, la part dans la masse salariale totale des salaires des 1 % les mieux rémunérés est stable(graphique 1).

Graphique 1 – Part dans la masse salariale brute totale des salaires des 1 % les mieux rémunérés

Graphique 1 - Part dans la masse salariale brute totale des salaires des 1 % les mieux rémunérés    Champ : France métropolitaine, salariés à temps complet du secteur privé et des entreprises publiques.

Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.

Distribution des salaires mensuels nets en 2011 et évolution entre 2010 et 2011 en euros constants
Lecture : En 2011, 10% des salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques gagnent un salaire mensuel net inférieur à 1 170 euros (1er décile ou D1).
Champ : salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, France.
Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.
Déciles Ensemble Hommes Femmes
2011 Évolution 2011 Évolution 2011 Évolution
D1 1 170 0,3 1 226 0,3 1 120 0,1
D2 1 305 0,2 1 378 0,1 1 230 0,2
D3 1 428 0,2 1 515 0,1 1 330 0,2
D4 1 559 0,1 1 657 0,1 1 436 0,2
D5 ou Médiane 1 712 0,1 1 820 0,1 1 562 0,1
D6 1 902 0,1 2 024 0,0 1 724 0,1
D7 2 156 0,1 2 309 0,0 1 948 0,2
D8 2 569 0,4 2 794 0,2 2 270 0,5
D9 3 400 0,5 3 733 – 0,1 2 909 1,1
C95 4 356 – 0,4 4 857 – 1,0 3 601 1,0
C99 7 817 – 0,1 9 017 – 0,3 5 823 0,8
Moyenne 2130 0,2 2312 0,0 1865 0,6

 

Écart salarial en EQTP entre hommes et femmes : 19,3 % en moyenne, et 10,6 % toutes choses égales par ailleurs

En 2011, en euros constants, le salaire moyen progresse pour les femmes (+ 0,6 %) alors qu’il stagne pour les hommes, ce sur l’ensemble de la hiérarchie salariale. Cette différence est due tout d’abord  à la progression de la part des cadres parmi les femmes salariées. Elle est également due au fait que le salaire moyen des femmes cadres diminue moins fortement que celui des hommes cadres entre 2010 et 2011 (- 0,6 % en euros constants, contre – 1,5 %). L’écart d’évolution du salaire moyen est presque nul parmi les professions intermédiaires et les employés et de 0,6 point en faveur des hommes parmi les ouvriers.

Dans le secteur des activités financières, le salaire moyen des cadres féminins augmente de 1,7 % en euros constants alors qu’il ne s’accroît que de 0,5 % pour les cadres masculins. En 2011, les écarts d’évolution de salaires sont les plus forts dans le secteur du commerce : + 1,7 % pour les femmes contre – 0,7 % pour les hommes ; ce secteur, dont un tiers des cadres sont des femmes, emploie 14 % des cadres féminins et autant des cadres masculins.

Dans l’ensemble, l’écart salarial moyen entre hommes et femmes continue de baisser légèrement depuis 2008, mais il reste significatif (graphique 2). En 2011, une salariée gagne en moyenne (en EQTP) 19,3 % de moins que son homologue masculin (de – 8,6 % pour le 1er décile à – 22,1 % pour le 9e décile et – 35,4 % pour le 99e centile). L’écart salarial relatif entre hommes et femmes diminue en moyenne de 0,5 point en 2011, mais de 1 point pour le 9e décile et de 1,5 point pour le 99e centile. Toutes choses égales par ailleurs (à secteur d’activité, âge, catégorie socioprofessionnelle, conditions d’emploi données), l’écart de salaire entre hommes et femmes est de 10,6 %.

Graphique 2 – Écart entre le salaire moyen des hommes et celui des femmes (en EQTP)

Graphique 2 - Écart entre le salaire moyen des hommes et celui des femmes (en EQTP)    Champ : salariés du privé et des entreprises publiques, France.

Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.

 

Personnes à temps partiel : hausse du salaire horaire et de la durée de travail

Les postes à temps partiel représentent environ 15 % du volume de travail en 2011. En moyenne, le salaire horaire net des postes à temps partiel est plus faible que celui des postes à temps complet (tableau 4). Cet écart permanent s’explique à la fois par une moindre part de personnel « très qualifié » et par des salaires horaires inférieurs à ceux des personnes à temps complet pour une même qualification ; il est de 15,3 % en 2011 contre 17,0 % en 2010. Cette baisse traduit le fait qu’en 2011, le salaire horaire des temps non complets augmente nettement plus que celui des temps complets : + 2,0 % contre + 0,1 % en euros constants.

Entre 2010 et 2011, le volume horaire de travail total, tous salariés et tous secteurs confondus, augmente légèrement : le nombre d’heures rémunérées est stable pour les personnes à temps complet mais il augmente pour celles à temps partiel, surtout pour les hommes et très nettement pour les cadres (notamment les hommes). De ce fait, même si leur salaire horaire à temps partiel diminue, les cadres portent une grande partie de la hausse du salaire horaire des personnes à temps partiel par un effet de structure : l’augmentation de la part des cadres, dont le salaire horaire moyen est très supérieur à celui des employés et des ouvriers, accroît le salaire horaire moyen de l’ensemble des salariés à temps partiel.

Salaires horaires moyens et répartition des effectifs*
1. Y compris chefs d’entreprise salariés.
* Effectifs en nombre d’heures travaillées.
Champ : salariés du privé et des entreprises publiques, France.
Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.
Salaires bruts Salaires nets de tous prélèvements Répartition des effectifs (%)
Euros courants Euros constants Euros courants Euros constants 2010 2011
2010 2011 Évolution (%) 2010 2011 Évolution (%)
Salariés à temps complet
Hommes 19,48 19,87 14,70 14,99 – 0,1 64,3 64,3
Femmes 16,45 16,91 0,6 12,31 12,64 0,6 35,7 35,7
Ensemble 18,40 18,81 0,1 13,85 14,15 0,1 100,0 100,0
Cadres1 34,63 34,84 – 1,5 25,68 25,84 – 1,4 18,2 18,3
Professions intermédiaires 18,66 19,03 – 0,1 13,99 14,27 – 0,1 21,7 20,5
Employés 13,24 13,76 1,8 10,07 10,44 1,5 26,2 27,1
Ouvriers 13,51 14,10 2,2 10,32 10,77 2,2 33,9 34,0
Salariés à temps non complet
Hommes 17,60 18,15 1,0 13,37 13,76 0,9 30,1 32,4
Femmes 14,26 14,85 2,0 10,71 11,13 1,8 69,9 67,6
Ensemble 15,27 15,92 2,1 11,51 11,99 2,0 100,0 100,0
Cadres1 30,99 30,52 – 3,5 22,80 22,36 – 4,0 12,9 15,4
Professions intermédiaires 17,54 17,86 – 0,3 13,19 13,43 – 0,2 15,8 14,4
Employés 11,87 12,32 1,7 9,02 9,35 1,4 50,4 48,2
Ouvriers 12,02 12,34 0,5 9,26 9,57 1,2 20,9 22,0
Smic 8,86 9,02 – 0,3 6,96 7,08 – 0,4

 

Le salaire des personnes en place en 2010 et 2011 augmente plus fortement en moyenne que celui de l’ensemble des salariés

Compte tenu de l’importance des mouvements de main-d’œuvre dans le secteur privé, les personnes en place en 2010 et 2011, salariés présents sur l’ensemble des deux années consécutives (24 mois) dans le même établissement et ayant la même quotité de travail les deux années, représentent 54 % des postes en EQTP en 2011. Le salaire net moyen en EQTP des personnes en place augmente de 2 % en euros constants, soit davantage que celui de l’ensemble des salariés (+ 0,2 %).

La proportion de personnes en place dont l’augmentation de salaire est supérieure à l’inflation se stabilise à 58 % en 2011 comme en 2010 ; elle était de  68 % en 2009, année marquée par une inflation très faible.

En 2011, comme les années antérieures, la proportion de personnes en place dont le salaire a progressé plus vite que l’inflation est plus importante parmi les moins de 30 ans. En effet, c’est en début de carrière que les progressions salariales sont les plus fortes mais aussi que les salaires sont les plus faibles. Le salaire en euros constants s’est amélioré pour 62 % des personnes en place situées au-dessous du 1er quartile (les 25 % des salariés gagnant le moins en 2010), contre 57 % de celles au-dessus du dernier quartile (les 25 % gagnant le plus). Les progressions salariales ont été plus marquées dans le secteur de l’industrie (63 % contre 58 % pour l’ensemble).

source: http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1471#inter4

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La performance annuelle inclus les gains ou moins values latentes des positions en cours. Cela inclus aussi les gains ou pertes de change sur les actions hors Euro (c'est reflété dans la perf de chaque action individuelle). Les éventuels retraits sont annoncés. La performance est donc en net.

Performance 2023: +38%; 2022: +46%; 2021: +122%; 2020: +121%; 2019: +79%; 2018: +21%; 2017: +24%; 2016: +12%; 2015: +45%; 2014: +30%; 2013:+72%...

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