Menu

Une seconde crise aux US selon GEAB

Le choc de 2008 a certes été violent, mais la réaction du système, des pays et des banques centrales, par leurs plans de sauvetage d’une ampleur sans précédent, a réussi à en camoufler les pires conséquences : déclassement de l’Occident en général et des États-Unis en particulier, assainissement forcé de l’économie, lourde chute d’un niveau de vie artificiel, chômage de masse, amorce de mouvements sociaux… ont pu être en partie négligés au profit d’espoirs de reprise entretenus par les politiques irresponsables de déversement de liquidités sur les systèmes bancaires et boursiers. Malheureusement, pendant que la planète se dopait, les problèmes globaux n’étaient pas abordés… cinq ans de perdus : la solidité de l’édifice est encore plus faible qu’avant la crise ; la « solution » US orchestrée par la Fed, que tout le monde a laissé faire pour prendre le temps de panser ses propres plaies, a consisté à éteindre avec de l’essence l’incendie qu’ils avaient eux-mêmes allumé. Rien d’étonnant alors que ce soit encore eux, pilier du monde-d’avant refusant de rentrer dans le rang, avec leurs fidèles flotteurs japonais et britannique, qui enflamment à nouveau la situation mondiale. Et cette fois, il ne faudra pas compter sur les pays en faillite pour sauver la situation : ils sont à genoux suite au premier choc de 2008. C’est donc pratiquement une seconde crise mondiale qui s’annonce, provoquée une nouvelle fois par les États-Unis. Cette période de cinq ans n’aura finalement consisté qu’à reculer pour sauter de beaucoup plus haut, ce que nous avions nommé « la crise au carré ».

Une situation désormais hors de contrôle

Les illusions qui aveuglaient encore les derniers optimistes sont en train de se dissiper. Nous avons déjà dressé le sombre bilan de l’économie mondiale dans les GEAB précédents. La situation a encore empiré depuis. L’économie chinoise confirme son ralentissement (1) ainsi que l’Australie (2), les monnaies des pays émergents dévissent (3), les taux des obligations remontent, les salaires britanniques continuent de baisser (4), des émeutes touchent la Turquie et même la tranquille Suède (5), la zone euro est toujours en récession (6), les nouvelles qui parviennent à filtrer depuis les États-Unis ne sont pas plus réjouissantes (7)…

La fébrilité est maintenant clairement palpable sur tous les marchés financiers où la question n’est plus de savoir quel va être le prochain record mais de réussir à se dégager assez tôt avant la débandade. Le Nikkei a baissé de plus de 20% en trois semaines et a connu sur cette période 3 séances de pertes supérieures à 5%. La contagion atteint donc désormais les indicateurs « standard » comme les bourses, les taux d’intérêt, le taux de change des monnaies… derniers bastions encore contrôlés par les banques centrales, et donc jusqu’à présent totalement faussés, comme notre équipe l’a expliqué à maintes reprises.

Téléchargez tout de suite et gratuitement mon livre plein de conseils exclusifs pour savoir comment détecter les bonnes actions à acheter et surtout au bon moment en cliquant ici

Évolution du cours de l’indice Nikkei 225, 02/11/2012-13/06/2013. La hausse vertigineuse est due au plan de la BoJ, la chute vertigineuse aux incertitudes actuelles. Source : Les Échos.Évolution du cours de l’indice Nikkei 225, 02/11/2012-13/06/2013. La hausse vertigineuse est due au plan de la BoJ, la chute vertigineuse aux incertitudes actuelles. Source : Les Échos.

Au Japon, cette situation est la conséquence du programme, délirant par son ampleur, d’assouplissement quantitatif entrepris par la banque centrale. La baisse du yen a provoqué une forte inflation sur les produits importés (notamment le pétrole). Les énormes mouvements de la bourse et de la monnaie japonaises déstabilisent toute la finance mondiale. Mais la mise en place du programme de la Banque du Japon est si récente que ses conséquences sont encore bien moins marquées que celles du quantitative easing de la Fed. C’est principalement lui qui est responsable de toutes les bulles actuelles : immobilier aux États-Unis (8), records des bourses, bulle et déstabilisation des émergents (9), etc. C’est aussi grâce à lui, ou plutôt à cause de lui, que l’économie virtuelle est repartie de plus belle et que l’apurement nécessaire n’a pas eu lieu. Les mêmes méthodes produisant les mêmes effets (10), une virtualisation accrue de l’économie nous amène à une seconde crise en 5 ans, dont les États-Unis sont donc à nouveau responsables. Les banques centrales ne pouvaient tenir indéfiniment l’économie mondiale, elles en perdent actuellement le contrôle.

Une seconde crise US

Si les mois d’avril-mai, à grand renfort de matraquage médiatique, ont semblé donner raison à la méthode US-UK-Japon d’assouplissement monétaire (un bel euphémisme) contre la méthode eurolandaise d’austérité raisonnée, depuis quelques semaines les chantres du tout-finance ont un peu plus de difficulté à clamer victoire. Le FMI, terrifié par les répercussions mondiales du ralentissement économique européen, ne sait plus quoi inventer pour obliger les Européens à continuer à dépenser et à refaire exploser les déficits : même à vide, la boutique-Monde doit continuer de donner l’impression de tourner et l’Europe ne joue pas le jeu.

Mais les effets toxiques des opérations des banques centrales au Japon, aux États-Unis et au Royaume-Uni démolissent désormais l’argumentation (ou plutôt la propagande) vantant le succès de l’ « autre méthode », supposée permettre la reprise japonaise, américaine et britannique (cette dernière n’a d’ailleurs même jamais pu être évoquée).

La seconde crise en développement actuellement aurait pu être évitée si le monde avait acté le fait que les États-Unis, structurellement incapables de se réformer eux-mêmes, ne pouvaient mettre en place d’autres méthodes que celles qui avaient conduit à la crise de 2008. Comme les banques « too big to fail» irresponsables, les pays « systémiques » irresponsables auraient dû être mis sous tutelle dès 2009, comme suggéré dès le GEAB n°28 (octobre 2008). Malheureusement, les institutions de la gouvernance mondiale se sont révélées complètement inopérantes et impuissantes dans la gestion de la crise. Seules les logiques régionales ont pu se mettre en place ; les enceintes internationales ne produisant rien, chacun s’est mis à régler ses problèmes dans son coin.

L’autre réforme primordiale préconisée (11) dès 2009 par l’équipe de LEAP/E2020 portait sur la remise à plat complète du système monétaire international. En 40 ans de déséquilibres commerciaux américains et de variations brutales de son cours, le dollar comme pilier du système monétaire international a été la courroie de transmission de tous les rhumes des États-Unis au reste du monde, et ce pilier déstabilisant est maintenant le cœur du problème mondial car les États-Unis ne souffrent plus d’un rhume mais de la peste bubonique. Faute d’avoir réformé le système monétaire international en 2009, une seconde crise arrive. Avec celle-ci s’ouvre une nouvelle fenêtre d’opportunité pour la réforme du système monétaire international au G20 de septembre (12) et on en vient presque à espérer que le choc intervienne d’ici-là pour forcer un accord à ce sujet, sinon le sommet risque d’arriver trop tôt pour emporter l’adhésion de tous.

à prendre avec des pincettes comme toujours

Note: Tous les trades sont discutés, annoncés et partagés en temps réel sur L'Académie des Graphs.

Sur le site public ici, Le portefeuille est mis à jour une fois par jour vers midi. Le portefeuille représente mes convictions personnelles consolidées (de mes différents courtiers) et n'est pas pas une incitation à l'achat ni à la vente. Il s'agit de mon portefeuille dynamique donc agressif. J'ai un autre portefeuille bas de laine long terme diffusé exclusivement sur l'Académie des Graphs. Mon capital et mon horizon de placement sur chaque titre ne sont surement pas les mêmes que les vôtres. Le portefeuille est là pour partager avec vous en toute transparence mes convictions au quotidien mais n'a pas vocation à être suivi.

La performance annuelle inclus les gains ou moins values latentes des positions en cours. Cela inclus aussi les gains ou pertes de change sur les actions hors Euro (c'est reflété dans la perf de chaque action individuelle). Les éventuels retraits sont annoncés. La performance est donc en net.

Performance 2023: +38%; 2022: +46%; 2021: +122%; 2020: +121%; 2019: +79%; 2018: +21%; 2017: +24%; 2016: +12%; 2015: +45%; 2014: +30%; 2013:+72%...

Recevez mes nouvelles positions ainsi que mon portefeuille boursier par email via des chroniques régulières. C'est gratuit !

Mes écrits sont motivés par vos retours : Partagez mon travail. Merci de votre soutien !

12 commentaires

  1. http://www.courrierinternational.com/article/2013/08/27/pourquoi-la-france-ne-survivra-pas-a-la-crise?page=all

    Ce n’est pas tant que le français soit pessimiste par nature que le fait que pour s’opposer à l’angélisme politique, il doive constamment rappeler à ces personnes qui nous gouvernent (et les autres, responsables co-fraternels et meilleurs ennemis des premiers) qu’il ne croit guère a l’issue qu’on lui promet….
    Cessons de taxer les entreprises plutôt que les oeuvres d’art, les salaires plutôt que l’immobilier, de donner a ceux qui ne sont pas dans le besoin sous prétexte qu’ils réclament et de distribuer des retraites indécentes a des personnes qui ont déjà bénéficié, tout au long de leur vie, d’un salaire confortable (et tant mieux pour eux) et alors là, si on me pose la question je dirais que « OUI, LA FRANCE « RISQUE » DE S’EN SORTIR »…..

    Sinon, pour reparler de ce qui nous tient a coeur ici, je trouve que HIM ressemble bigrement a ALU lorsqu’elle opérait son pull back sur 1 € après cassure de la borne haute de son biseau. Manque peut-être la divergence haussière sur le rsi ce qui n’est pas négligeable mais cette action me plaît bien et est hors-cac40……

  2. Julien,

    Je crois te l’avoir déjà signalé mais je trouve que tu publies vraiment beaucoup plus d’articles fin du monde, que d’articles vantant la reprise.

    En ce moment, il y a qua

    • mes publications sont le fruit de mes lectures. je dirais en fait qu’il y a beaucoup de choses qui sont fin du monde. un contrarian dirait donc d’acheter le marché.

      pour ma part dans mes publications j’essayes de rester le plus objectif possible. c’est dur mais j’essayes.

      Mais il est vrai qu’il y a très peu d’articles vantant la reprise. il faut dire qu’il y a encore 3 mois, c’était l’inverse, il n’y avait que des articles vantant la reprise.

      après GEAB fait partie des éternels « fin du monde »
      un jour ils auront raison…mais pas encore, pas encore.

      je publie cela pas car c’est ma conviction personnelle, mais parcequ’il faut lire toutes les opinions afin de se forger au mieux la sienne

      • Mais à quoi bon finalement se forger une opinion puisque tout ce qui compte c’est de suivre le marché, et non de l’anticiper ? Je pense qu’en bourse, un mouton fera toujours mieux qu’un visionnaire…

        En publiant de nombreux articles fin du monde, que ce soit ta conviction personnelle ou non, tu influences tes lecteurs. Idem bien entendu dans l’autre sens. Tu peux également influencer les Bull en tendance Achat.

        Au final, si j’avais été déconnecté de toute source d’information autre que PRT pendant ces 3 derniers mois, je serai beaucoup plus riche car je ne me serai pas laissé influencé.

        • Les articles sont fait pour être lus à titre de culture. rien n’oblige le lecteur de suivre ou pas. Je publie tout ce qui me semble intéressant pour aider à rester objectif.

          se laisser influencer est une erreur. Se tenir au courant et lire des opinions contraires à la sienne afin d’éviter de ne plus être objectif soit même est une règle à suivre pour gagner durablement.

          rejeter la faute de tes erreurs sur des autres ne te fera pas progresser.

          tenir un site comme celui-ci m’oblige à me remettre en question à chaque moment. je me laisse moi-même influencer par les lecteurs. mais au final cela reste ma décision.

          gagner durablement c’est accepter de rester durablement un étudiant du marché.

          • Julien, je ne rejette mes fautes sur personne d’autre que moi, même si je confesse volontier me laisser influencer plus ou moins par tous les articles que je vois (sur ton site et sur d’autres), que j’en sois conscient ou non. Car au final, se tenir au courant , c’est forcément se laisser influencer. Aucun article n’est totalement objectif et lorsque des chiffres sur des stats sont publiés, qui prend la peine de vérifier leurs modes de calcul et la véracité des données source ???

            La désinformation ou l’information incomplète (la nuance peut parfois être mince …) est partout. Après tout, qu’attendons nous pour la Syrie ? un soit disant rapport de l’ONU de la même qualité que celui qui avait servi à justifier la guerre en Irak ????

            • Pour la Syrie je pense que c’est intéressant à débattre.

              Au mieux les US vont tirer deux trois missiles histoire de dire c’est pas bien Bachar. Mais on sait bien que personne ne veut d’une opération militaire terrestre en Syrie car la situation et les conséquences seraient bien trops risquées.

              d’une part cela donnerait un prétexte pour les Israelien d’aller bombarder l’Iran, et le prétexte pour l’Iran d’être victime pour contre attaquer.

              Un conflit en Syrie aurait bien plus d’impacts et je pense que c’est pour cela que depuis une année personne ne fait rien et que l’on a utilisé les armes chimiques comme ligne rouge pour faire quelque chose auprès de la communauté internationale.

              Bachar est entrain de s’amuser dorénavant à voir où sont réellement les limites tout en sachant que l’occident ne fera pas grand chose pour le déloger de peur de toutes les répercussions.

              malheureusement la situation n’est pas prête de s’achever et durera encore longtemps.

              la vraie question que je me pose est, est-ce que les marchés baissent vraiment par craintes d’un conflit en Syrie ? A chaque fois que le marché monte ou baisse, les médias nous trouvent toujours une explication rationnelle.

              c’est de cette nécessité que l’être humain à besoin de tout expliquer rationnellement dont je me méfie.

              le marché avait sans doute seulement besoin de souffler après un rallye et puis c’est tout ?

              comme il y a toujours 2 sens de voir un trade, il y a toujours deux façons d’interpréter une actualité ou un article.

              c’est pour cela que je publie. Pour permettre à chacun de lire, de voir les différentes opinions, puis de se forger la sienne, qui servira de base à sa stratégie.

              • et c’est pour cela que j’annote en fin d’article qu’il faut le prendre avec des pincettes :-) c’est comme du Delamarche, c’est intéressant, cela ne veut pas dire qu’il faut suivre, chacun se fait sa propre idée. Je ne veux pas que ce site soit le reflet de ma seule pensée. ce n’est pas le but. Le but est de partager toutes les opinions. c’est pourquoi autant que possible je publie tout ce qui me semble intéressant peut importe que ce soit pour ou contre ce que moi je pense. j’essayes de penser à ce qui sera utile et intéressant pour tout le monde :-)

                • Delamarche c’est pertinent au début. Rigolo ensuite et puis lassant et enfin démago et facile.

                  C’est sûr qu’à force de dire que tout va se pêter la gueule, ça va finir par arriver. L’inverse également.

                  Bref, on revient toujours à la même chose: ce fichu timing qui fait la différence entre les bons et les mauvais, ou entre la réussite et l’échec …

                  Sur la syrie, je partage ton avis; Ce n’est vraiment pas simple à traiter et il est impossible d’anticiper ce qui se passera. Les marchés peuvent acheter ou vendre à leur gré. Peu importe la raison.

                  D’où l’intérêt de nous concentrer sur nos Graphs et de partager le plus possible nos signaux de VAD ou d’achat en ne nous basant que sur nos indicateurs. Rien de plus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Comme plus de 10 000 personnes, recevez ma formation, mon top actions et mes chroniques

Recevez gratuitement tout ce qu'il vous faut savoir pour mieux investir, réussir en bourse dès demain et ma formation gratuite pour bien débuter.