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La bulle des ETF trackers est considérée comme plus importante et avec de pires conséquences que celle des subprimes vis à vis d’un krach boursier sans précédent. Avant de paniquer, explications.
Le Krach boursier viendra de la bulle des ETF Tracker
Vous connaissez le film The BIG SHort ? Célèbre film qui explique comment un gérant de fonds, Michael Burry a vu venir la crise des subprimes et à parier sur l’effondrement de l’immobilier et surtout de produits dérivés CDO.
Je n’aime pas trop la morale du film qui donne selon moi un mauvais conseil aux investisseurs en herbe. En gros ayez une conviction, faîtes-en une certitude et pariez tout ce que vous avez dessus puis attendez. Le problème réside dans le timing. Puisque ce qu’on dit moins c’est que Micheal Burry s’il a vu juste sur les subprimes, a commencé sont pari bien an amont de la crise. Il a eu la capacité de tenir sa position, ce ne fut pas le cas de biens d’autres. Avoir raison en bourse c’est bien, avoir raison dans le bon timing c’est mieux car peu de personnes pourront tenir une position contre eux si longtemps. Et c’est dommage je pense de ne pas appuyer sur ce point pour éviter bien des drames avec des certitudes sans le bon timing.
Mais refermons cette parenthèse. Puisque Michael Burry est un investisseur patient. il recherche la valeur et cherche à acheter pour 50 ce qui vaut en réalité 100. il a ensuite la profondeur de portefeuille qui lui permet d’être patient pour que le marché lui donne raison. Une possibilité que peu d’investisseurs individuels ont, d’où le besoin de travailler plus sont timing à mon humble avis.
Michael Burry de BIG Short prédit la bulle des Trackers et un krach boursier pire que les Subprimes
Michael Burry n’aime pas trop parler. Du coup sa récente interview par email avec Bloomberg n’est pas passée inaperçue.
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----------------------------------Michael Burry annonce que les ETF trackers dont la croissance ces dernières est exponentielle sont dans une bulle qui éclatera avec bien plus de dommages que les CDO des subprimes.
Rien que ça.
Il n’a pas tort et Michael Burry est loin d’être le premier à s’inquiéter de la hausse exponentielle des encours dans les ETF trackers ces dernières années notamment. On s’inquiète surtout de comment réagiront tous ces investisseurs et gérants dits passifs quand ils verront leurs économies s’envoler alors qu’on leur promettaient un placement sûr en hausse rectiligne sur la base de données passées qui seront forcément erronées dans le futur.
Alors attention, il ne faut pas mettre tous les trackers dans le même panier et jeter le bébé avec l’eau du bain.
Mais ce qui me gène ces dernières années c’est de voir que beaucoup de nouveaux investisseurs qui ont toujours eu peur d’acheter une action car c’est risqué, n’ont pas froid aux yeux pour acheter des crypto et pour l’essentiel pour acheter des Tracker sur la base d’une promesse de rendement durable de 7% par an sur le long terme sans même vérifier les niveaux de valorisation et faire preuve de bon sens dans leurs choix de produits.
Vendu comme un placement sûr sur la base des performances passées… Bref, il faut toujours se méfier des modèles de risques et de performances qui sont construits sur des données passées. On ne peut jamais être certain que cela sera reconduit dans le futur. Surtout que malgré 2 crises financières, nous avons quand même vécus ces 30 dernières années une période exceptionnelle pour les marchés. Et évidemment, on se base sur cette performance là pour attirer le chaland en lui promettant que cela sera vrai dans le futur également. C’est un biais d’ancrage.
Attention à l’investissement passif. ce n’est pas sans risque
J’avais fait une vidéo pour expliquer justement le malheur du gérant, et également que sur les prochaines années pour battre le marché il faudra être actif et non passif, car le zig zag des marchés et donc sa réplication ne rapportera rien. Alors qu’être actif à nouveau oui car du fait de l’engouement autour des tracker on aura à nouveau un regain de volatilité qui créera des inefficiences de marché.
En effet, l’investissement passif via tracker c’est répliquer l’ensemble du marché. Or sur les prochaines années, il y aura fort à parier que les marchés ne feront pas grand chose à part le grand huit. Donc le répliquer sera certainement moins payant que de redevenir actif et de faire de la sélection de titres vis à vis de leurs business, avantage compétitif et valorisation. Car crise ou pas crise, il y aura toujours un humain quelque part qui s’adaptera et trouvera le moyen d’en tirer profit. Donc même dans une crise, des opportunités d’investissement apparaissent.
Les ETF Tracker une bulle pire que les Subprimes ?
Bon, après il faut se rappeler que si Burry a eu raison pour les subprimes, il a eu raison beaucoup trop tôt et a eu la chance de ne pas mettre la clé sous la porte avant d’avoir raison comme beaucoup d’autres dont l’histoire de ruine ne sera malheureusement jamais racontée au cinéma ni dans la presse.
Alors il a surement raison sur les etf tracker là aussi; mais la question qui reste entière reste le timing.
Un jour ou l’autre, les encours s’inverseront sur les trackers et il y aura un piège de liquidité. Le risque c’est que le market maker ne fasse pas le boulot et que certains trackers ne soient pas cotables faute de pouvoir calculer leur valeur liquidative. Et c’est pas nouveau, à chaque crise c’est pareil. Comme Warren Buffet le dit, c’est quand la marée se retire que l’on constate de qui nageait à poil.
Le risque est surtout sur les trackers qui n’ont pas les titres physiquement vraiment au sein du tracker. Donc de la réplication via swap et autres produits dérivés.
Le risque c’est d’acheter ce que tout le monde achète sans réfléchir. Sans une stratégie. Acheter des trackers c’est souvent ne pas faire attention au prix que l’on paye et donc ne pas se rendre compte que l’on achète quelque chose de survalorisé. Ce qui a marché par le passé est souvent une mauvaise idée d’investissement.
On peut aussi imaginer également quelques arnaques et ponzi avec des encours qui auraient du être investi sur les actions directement mais qui ne le seront en réalité pas rendant la cotation du fond impossible lorsque le pot aux roses sera découvert. Je pense qu’il faut se méfier notamment des produits structurés qui sont le plus souvent basés sur des dérivés.
Le krach des Trackers sera une opportunité pour l’investisseur actif
S’il n’y a que des investisseurs passifs qui ne vendent jamais même quand les marchés baissent car ils sont prêt à rester passif alors pas de panique me direz-vous.
Mais loin de cette théorie, les gens seront humains et vendront dès que les marchés perdront 30% voire plus pour ne pas tout perdre. La majorité des nouveaux entrants ont des prix d’achats sur les niveaux de 2017-2018. Donc c’est en passant en dessous de ces niveaux que l’on verra des flux vendeurs paniquent affluer.
Le problème c’est que les gérants de trackers devront vendre toutes les actions au sein du tracker sans discernement. Donc l’ensemble du marché sera affecté. Lors des précédentes crises, la baisse partait d’un ou deux secteurs d’activité puis se propageait à l’ensemble mais certains secteurs avec de bonnes valorisations, des business capables de bien se tenir même dans une crise, réussissaient à moins baisser et à se rétablir plus facilement et rapidement que les autres. Là, comme on va vendre sans distinction, pas sûr que ce soit le cas.
C’est ce qui m’a fait penser à la théorie du malheur des gérants. Et quelque part des trackers aussi. Puisqu’en achetant des trackers, on gonfle les encours qui viennent se déverser sur les grandes capitalisations comprises dans les indices. Petit à petit on concentre donc une part importante de la capitalisation boursière mondiale dans un faible nombre d’entreprises puisque les trackers achètent la même part de chaque valeur dans l’indice. De ce fait, on fragilise les marchés, car ils ne dépendent plus que de la santé d’une poignée d’actions. Et la volatilité n’en sera dès lors que renforcée lorsque la tendance s’inversera.
C’est la crise de l’investissement populaire
Mais dans un krach boursier de tracker, toutes les valeurs seront vendues sans discernement. L’ensemble du marché baissera.
Enfin toutes les valeurs, non pas vraiment. Surtout les grosses capitalisations. Car l’essentiel des encours des trackers sont sur des trackers indiciels et les indices répliquent les plus grosses capitalisations. C’est une des raisons qui expliquent que les petites capitalisations performent nettement moins que les grandes ces dernières années et sont délaissées par les volumes.
Mais c’est là que résident des opportunités. Délaissées, les investisseurs ne se rendent pas compte que certains business sont valorisés en bourse moins que leurs actifs ou encore que leur trésorerie.
La loi du marché efficient va prendre un beau coup derrière la tête.
Si le marché n’a plus ou beaucoup moins d’investisseur dit value, capables de discerner quand le marché est inefficient et d’en profiter et ce faisant, achetant et créant une fin d’hémorragie baissière sur certaines actions , alors potentiellement, les points bas atteints lors de la panique seront …très bas…encore plus bas.
Je crois que bulle ou pas sur les trackers, la baisse du marché, la panique potentielle sur les trackers, créera des opportunités énormes pour les investisseurs qui sauront lire un bilan, qui sauront comprendre les activités des entreprises et leur valeur . Ils pourront alors acheter des actions qui seront vendues à vil prix sans discernement et acheter pour probablement 20e des entreprises dont les actifs en valent 100e.
Une crise de liquidités -cela ne vous rappelle rien ?
Il y a des trillions qui sont investis sur les trackers, alors que les entreprises en leur sein n’échangent pour la majorité pas assez de volumes pour encaisser des ventes massives de trackers. C’est une trappe à liquidités qui peut se refermer si la panique s’empare du marché des trackers. Car les gérants auront des ordres importants de vente à passer sur les marchés et les carnets d’ordres à l’achat ne seront pas assez importants pour faire face. S’en suivra une vente à tout prix comme société générale avait du faire lors du solde des positions de Kerviel pour au final une perte bien plus importante.
L’illiquidité est un risque qui fait très mal quand on doit absolument vendre.
A votre échelle vous pouvez le comprendre en prenant des valeurs d’euronext access. Les carnets sont déserts, imaginiez que petit à petit vous accumulez une position de 10 000 titres quand l’échange moyen par jour n’est que de 500 titres. Le jour où vous devez déboucler la position, vous en avez pour un moment. Mais le pire advient quand vous devez absolument vendre peu importe le prix…Il n’y a tout simplement pas assez d’acheteurs, vous vendez alors très bas voire pas tout.
Au final la vente à tout prix faute de liquidité suffisante coûtera cher car les acheteurs de par la peur ainsi créée déserteront les carnets, asséchant encore plus les liquidités.
Une analogie intéressante est donnée par Berry dans son interview. Je l’ai modifiée de l’original pour l’imager encore plus. C’est comme si vous aviez une salle de concert qui s’agrandit d’année en année du fait d’une renommée grandissante pour laisser entrer de plus en plus de spectateurs mais la sortie d’urgence elle, reste de la même taille qu’elle était avant, au tout début.
Les tracker : un produit de masse qui posera problème
Avec les trackers on a réduit les frais de gestion. Mais le business n’est pas fou. Si on vend quelque chose moins cher, il faut faire en sorte de le scaler pour aller chercher du volume de vente et obtenir le même niveau de profits qu’avec un fonds classique. Et ce faisant, on rend très populaire quelque chose de pas assez liquide quand une majorité voudront sortir.
Pareil pour les produits structurés, encore pire, ceux soi disant garanties mais dont on n’arrivera pas à calculer la valeur liquidative le jour où la trappe de liquidité sera en action.
Et ne parlons pas de tous les swaps et autres dérivés qui sont associés aux trackers . C’est bien d’ailleurs là où le mal est et d’où il partira pour s’étendre ensuite à une peur panique qui vendra alors même les bons produits sans discernement.
La prochaine crise
Du coup ce que l’on verra advenir dans la prochaine crise, c’est le fait que les banques centrales détiendront des trackers en direct pour justement même en cas de panique ne pas faire en sorte que les choses soi pires en vendant par panique comme l’investisseur lambda.
Du coup la bulle sur les tracker a rendue possible une autre aberration. Les petites caps sont délaissées et cotent souvent pour moins que leurs actifs ou même parfois que leur trésorerie comme on a pu le dire. C’est là aujourd’hui que réside de la valeur. Et même en cas de crash, c’est une protection dite value, une marge de sécurité dont les actifs réels tangibles sauront profiter quand les investisseurs actifs reprendront leurs droits et surperformeront le marché.
Quelle solution pour éviter la bulle des tracker
Bien choisir ses etf, éviter la réplication synthétique, évitez les produits structurés même ceux à garantie de capital et ceux qui promettent des rendements trop beaux pour être soutenables à terme.
Choisir des trackers qui sont liquides, pas que le market maker, pour cela surtout des gros trackers américains et éviter d’avoir tous ses œufs dans le même panier et de n’avoir pas que des trackers mais également une sélection d’actions en direct. Je fonctionne moi même avec des tracker mais ils ne représentent que 20% de mon portefeuille long terme actuellement investit. Et surtout, il y a du volume qui me permettra, je le crois, de sortir avant que la trappe à liquidité n’advienne.
Certains diront que le krach boursier ne pourra venir des Tracker car les investisseurs sont passifs et donc pratiqueront le pas vendu pas perdu. C’est ce qu’il s’est passé lors de la vive correction de 2018. Si on applique l’approche passive jusqu’au bout, je ne crois pas que les ETF seront vendus en masse mais c’est surtout parce qu’en 2018, tout le monde avait son job et des rentrées d’argent qui ont fait qu’on pouvait garder facilement son portefeuille trackers. Peut être qu’a l’avenir, en crise et baisse des marchés, ce ne sera pas la même pour conserver sans sueurs froides.
Les investisseurs qui se disent passifs et long terme seront les premiers à vendre et vouloir récupérer leur argent quand le marché baissera de 30% si jamais dans le même temps une crise économique frappe, leur faisant perdre boulot et attaquant leur épargne PEE, prix immobiliers, Assurance vie. D’autre part, ceux qui font du pas vendu pas perdu, craqueront également à leur tour pour une seconde salve de baisse.
Bien entendu, il convient aussi d’investir de l’argent dont on n’a pas besoin. Pour éviter de paniquer et de toujours garder du cash pour profiter des paniques de marchés qui ne manqueront pas dans les années à venir, avec la popularité des tracker, de créer des trous qui permettront d’acheter des entreprises pour une fraction de leurs actifs tangibles.
Pas de certitudes Mais surtout une histoire de timing
C’est pourquoi, krach boursier à cause des tracker ou pas, le timing sera essentiel mais surtout la capacité d’être prêt à ne plus être qu’un investisseur passif mais aussi un investisseur actif capable de patienter pour profiter de l’inefficience des marchés. Je pense qu’il faut arrêter la guerre entre investissement actif et passif. Un investisseur doit savoir mêler les deux. DE plus, il y a certainement encore de la marge avant une vraie bulle ce qui fait que le timing comme toujours sera essentiel Car prévoir une crise c’est facile et à la portée de tous, prévoir le quand, le déclencheur et la portée des conséquences, voilà un exercice bien plus complexe. Qui prouvera une nouvelle fois que tous les modèles de risque sur lesquels se basent beaucoup de trackers et stratégies dites prudentes, sont faux. Mais nul doute que l’investissement actif souffrira également comme ce fut le cas lors des précédentes crises. Car bien souvent, l’investissement dit actif, n’est au final pas si actif que cela. Et en ce sens, la révolution des Trackers ne va que permettre une saine compétition permettant de créer une efficience dans la gestion à moindre frais pour le client. Et c’est tant mieux.
Donc voilà, je pense que plus les trackers prendront de l’essor, et il reste de la marge, surtout en Europe, plus on tapera dessus. Mais comme bien souvent, c’est un débat stérile. Comme pour tout investissement, il faut être sélectif et savoir ce que l’on fait et donc être un peu actif dans sa passivité.
Je continuerai à titre personnel d’utiliser à la fois des trackers et des actions en direct dans mes choix d’investissement.
Et vous, pensez-vous que les Tracker sont un risque et peuvent créer une bulle et amplifier un futur Krach boursier ?
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Note: Tous les investissements sont discutés, annoncés et partagés en temps réel sur L'Académie des Graphs. Le portefeuille représente mes convictions personnelles consolidées (de mes différents courtiers) et n'est pas une incitation à l'achat ni à la vente. La performance en cours inclus les gains ou moins values latentes et l'impact du change sur les actions étrangères. Performance 2023: +38%; 2022: +46%; 2021: +122%; 2020: +121%; 2019: +79%; 2018: +21%; 2017: +24%; 2016: +12%; 2015: +45%; 2014: +30%; 2013:+72%, 2012:+9%, 2011:-11%... Suivez mon portefeuille et mes positions gratuitement en cliquant-ici