Description du projet et de son contexte
La société Finoxy fabrique des semi-conducteurs. Ses produits sont généralement appréciés pour leur qualité de fabrication mais,
ces dernières années, l’équipe dirigeante avait quelque peu laissé se dégrader la situation. C’est à M. Codec, homme d’expérience, que l’on a confié le redressement de la
situation.
Ses premiers constats sont les suivants :
– Les immobilisations corporelles de la société sont obsolètes : il n’y a même plus de dotation aux amortissements à comptabiliser.
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----------------------------------Il paraît étonnant qu’aucun investissement n’ait été réalisé ces dernières années ;
– L’entreprise semble ignorer sa capacité d’endettement à long terme : historiquement, elle n’a été financée que par capitaux
propres alors que les estimations de sa structure financière cible indiquent un endettement optimal à 54% de ses capitaux propres. Il semble que cette préférence ait atteint ses
limites puisque ces derniers ont été insuffisants pour financer le fonctionnement de l’entreprise et les anciens dirigeants ont abusé des financements à court terme.
M. Codec envisage donc d’assainir cette situation et de mettre en place un programme d’investissements dont le niveau de risque est habituel pour
l’entreprise.
Concernant ces investissements, ils consistent à acheter, en deux étapes, toute une série de nouveaux matériels. Il faudra pour cela dépenser une
première fois
12 000 000 € au début de l’année 2004, puis à nouveau 12 000 000 € à la fin de l’année 2005. Ces matériels seront amortis en linéaire sur 6 ans.
On considérera que ces matériels pourront être revendus fin 2008 respectivement à 20% de leur valeur d’achat pour les premiers, et à 40% de leur valeur d’achat pour les
seconds.
Ces matériels devraient permettre d’enregistrer un accroissement du chiffre
d’affaires hors taxe (CAHT) tel que décrit dans le tableau ci-dessous :
Projet | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 |
CAHT en € | 20 200 000 | 21 200 000 | 22 800 000 | 23 300 000 | 23 900 000 |
En étudiant les comptes de l’entreprise de plus près, M. Codec a estimé l’excédent brut d’exploitation (EBE) à environ 30% du chiffre
d’affaires et il semblerait que le besoin de fonds de roulement (BFR) représente 12% du chiffre d’affaires. Le taux d’imposition de la société est de 34%.
L’entreprise Finoxy dispose actuellement de 45 500 000 € de capitaux propres, composés de 13 000 000 actions. Sa capitalisation boursière est
estimée à 65 000 000 € en cette fin d’année. Le bêta de l’entreprise, calculé sur la base des rentabilités historiques est estimé à 0,744. Les analystes du marché retiennent un
taux sans risque de 5% et une prime de risque du marché de 7%.
A ce jour, l’entreprise a la possibilité d’emprunter au taux de 6,25%.
3. estimation des flux de liquidités
Les flux nets de liquidités sont les flux générés par le projet du fait des différents encaissements et décaissements. On distingue les flux
d’activité, les flux d’investissement et les flux de désinvestissement.
Les flux d’activité :
A chaque période de l’horizon de prévision, les flux d’activité peuvent être déterminés de la façon suivante :
Produits d’exploitation
– charges d’exploitation
= Excédent Brut d’exploitation (EBE)
– Dotations aux Amortissements (DA)
= Résultat d’exploitation
– impôt théorique sur le résultat d’exploitation
= Résultat d’exploitation après impôt
+ Dotations aux Amortissements (DA)
= flux potentiel de liquidité correspondant à la Capacité d’AutoFinancement hors élément financier (et bien sûr, hors élément
exceptionnels)
– variation (anticipée) du BFR
= flux d’activité de la période
Le chiffre d’affaires apparaît, d’après la présentation du problème, comme l’élément clé puisque tous les autres paramètres intervenant dans
l’estimation des flux d’activité sont exprimés en pourcentage du chiffre d’affaires.
Année | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 |
CAHT | 20 200 000 | 21 200 000 | 22 800 000 | 23 300 000 | 23 900 000 |
EBE (30%×CAHT) | 6 060 000 | 6 360 000 | 6 840 000 | 6 990 000 | 7 170 000 |
BFR (12%×CAHT) | 2 424 000 | 2 544 000 | 2 736 000 | 2 796 000 | 2 868 000 |
Variations duBFR | + 2 424 000 | + 120 000 | +192 000 | + 60 000 | + 72 000 |
On remarquera qu’à l’issue de la dernière année le projet est arrêté et que de ce fait le CAHT sera nul pour 2009 ainsi que le BFR.
Pour la prise en compte des dotations aux amortissements (en linéaire sur 6 ans) : 12 000 000 € / 6 ans = 2 000 000 € par an.
Année | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 |
Matériels début 2004 pour un montant de 12 00 000 € | |||||
dotations | 2 000 000 | 2 000 000 | 2 000 000 | 2 000 000 | 2 000 000 |
Matériels Fin 2005 pour un montant de 12 000 000 € | |||||
dotations | 2 000 000 | 2 000 000 | 2 000 000 | ||
Total des dotations aux amortissements | 2 000 000 | 2 000 000 | 4 000 000 | 4 000 000 | 4 000 000 |
Détermination des flux d’activité (en milliers d’euros)
Dates | 0 début2004 | 1fin 2004 | 2fin 2005 | 3fin 2006 | 4fin 2007 | 5fin 2008 |
EBE | 6 060 | 6 360 | 6 840 | 6 990 | 7 170 | |
– DAP | 2 000 | 2 000 | 4 000 | 4 000 | 4 000 | |
= Résultat d’exploitation | 4 060 | 4 360 | 2 840 | 2 990 | 3 170 | |
Résultat d’exploitationaprès impôt | 2 679,6 | 2 877,6 | 1 874,4 | 1 973,4 | 2 092,2 | |
+ dotations aux amortissements | 2 000 | 2 000 | 4 000 | 4 000 | 4 000 | |
Flux d’exploitation | 4 679,6 | 4 877,6 | 5 874,4 | 5 973,4 | 6 092,2 | |
– variation duBFR | – 2 424 | – 120 | – 192 | – 60 | – 72 | + 2 868 |
Flux d’activité | – 2 424 | 4 559,6 | 4 685,6 | 5 814,4 | 5 901,4 | 8 960,2 |
Les flux d’investissement :
Ils se composent ici des dépenses d’investissement relatives à l’acquisition des matériels. Il faut également considérer comme investissement le
montant du BFR nécessaire au démarrage de l’activité liée au projet (ce montant, égal à 2 424
000 € apparaît au niveau des flux d’activité).
Données en milliers d’euros
Dates | 0 début2004 | 1fin 2004 | 2fin 2005 | 3fin 2006 | 4fin 2007 | 5fin 2008 |
Dépenses d’investissement | – 12 000 | – 12 000 |
Les flux de désinvestissement :
Le projet est arrêté à l’issue des 5 ans. Les matériels sont alors revendus. Si le prix de cession de ces éléments d’actifs est supérieur
à leur valeur nette comptable (montant restant à amortir au niveau comptable ou encore valeur d’acquisition diminuée du total des amortissements déjà pratiqués), le résultat
exceptionnel est positif et ce bénéfice exceptionnel fera l’objet d’une imposition. Dans le cas contraire, le résultat exceptionnel est négatif et cette perte exceptionnelle
permettra à l’entreprise de bénéficier d’une économie d’impôt.
Année | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 |
Matériels début 2004 pour un montant de 12 00 000 € | |||||
dotations | 2 000 000 | 2 000 000 | 2 000 000 | 2 000 000 | 2 000 000 |
Valeur NetteComptable | 10 000 000 | 8 000 000 | 6 000 000 | 4 000 000 | 2 000 000 |
Valeur de revente (20% de la valeur d’acquisition) | 2 400 000 | ||||
Plus (+) ou moins (-) value sur cession d’éléments d’actifs | + 400 000 | ||||
Fiscalité : la plus value entraîne un supplément d’impôt (au taux de 34%) | – 136 000 | ||||
Matériels Fin 2005 pour un montant de 12 000 000 € | |||||
dotations | 2 000 000 | 2 000 000 | 2 000 000 | ||
Valeur NetteComptable | 10 000 000 | 8 000 000 | 6 000 000 | ||
Valeur de revente (40% de la valeur d’acquisition) | 4 800 000 | ||||
Plus (+) ou moins (-) value sur cession d’éléments d’actifs | – 1 200 000 | ||||
Fiscalité : la moins value procure une économie d’impôt (au taux de 34%) | + 408 000 |
Les flux de désinvestissement sont alors composés de la valeur de revente des matériels (montants à encaisser) diminuée, en cas de plus value, du
supplément d’impôt à décaisser ou augmentée, en cas de moins value, du montant de l’économie d’impôt.
Données en milliers d’euros
Dates | 0 début2004 | 1fin 2004 | 2fin 2005 | 3fin 2006 | 4fin 2007 | 5fin 2008 |
2 400 | ||||||
– 136 | ||||||
4 800 | ||||||
+ 408 | ||||||
Flux de désinvestissement | 7 472 |
Détermination des flux nets de liquidité associés au projet d’investissement :
Il ne nous reste plus qu’à additionner, année par année, les trois catégories de flux.
Données en milliers d’euros
Dates | 0 début2004 | 1fin 2004 | 2fin 2005 | 3fin 2006 | 4fin 2007 | 5fin 2008 |
Flux d’investissement | – 12 000 | – 12 000 | ||||
Flux d’activité | – 2 424 | 4 559,6 | 4 685,6 | 5 814,4 | 5 901,4 | 8 960,2 |
Flux de désinvestissement | 7 472 | |||||
Flux nets de liquidités | – 14 424 | 4 559,6 | -7 314,4 | 5 814,4 | 5 901,4 | 16 432,2 |
Chaque flux annuel représente le solde des montants que l’entreprise Finoxy aura réellement à encaisser ou décaisser si elle met en œuvre ce
projet d’investissement. Ils vont nous permettre d’apprécier les conséquences financières du projet
4. Le taux de rendement requis
La notion de taux de rendement requis nous renvoie en fait à deux grands principes de la finance :
– les flux nets de liquidités ne sont pas directement comparables entre eux parce qu’ils apparaissent à des dates différentes. Il est
donc nécessaire de les actualiser ;
– le taux d’actualisation doit tenir compte du coût moyen des sources de financement de l’entreprise et donc des
rémunérations que peuvent exiger les apporteurs de capitaux compte tenu du niveau de risque du projet d’investissement ainsi que de la structure financière optimale de
l’entreprise.
Puisque le risque du projet d’investissement est d’un niveau habituel pour l’entreprise, le taux de rendement requis est le coût du
capital de l’entreprise. Toutefois, comme l’entreprise ne respectait pas jusque-là sa structure financière optimale, il est nécessaire de procéder à quelques ajustements.
Actuellement, la société ne se finance que par capitaux propres alors que sa structure financière cible est telle la dette devrait représenter
54% de ses capitaux propres. Autrement dit, l’entreprise Finoxy devrait se financer à hauteur de 35% par la dette et à hauteur de 65% par capitaux propres.
En l’état, le bêta des actions de l’entreprise est égal à 0,744. Il a été estimé sur la base de données historiques, c’est-à-dire en négligeant
le niveau optimal d’endettement de l’entreprise. Cette mesure relative du risque ne tient donc pas
compte du risque financier et ne reflète que le risque économique de l’entreprise
Finoxy : cette valeur du bêta est celle du bêta économique.
Estimation du bêta économique et financier par la prise en compte de la structure financière optimale :
La formule est la suivante,
â économique et financier
?
|
économique ?
?
D × [1 – IS ]?
|
C ?
où IS est le taux d’impôt sur les bénéfices, et D/C la structure financière optimale.
Ainsi,
â économique et financier
= 0,744 × (1 + 54% × [1 – 34%]) = 1
Pour ce niveau de risque, le MEDAF indique que la rentabilité exigée par les actionnaires (coût d’un financement par capitaux propres) est :
|
|
r + â × (r
– rf )
où rf est le taux sans risque (5%) et (rM-rf) la prime de risque du marché (7%).
Le coût des capitaux propres est donc égal à
5% + 1× (7%) = 12% .
Le coût de la dette tient compte des conditions actuelles d’emprunt et de l’avantage fiscal de la dette :
6,25% × (1 – 34%) = 4,125% .
Par conséquent, le coût du capital de l’entreprise Finoxy est :
12% × 65% + 4,125% × 35% ˜ 9,24%.
Cette valeur correspond au taux de rendement requis sur le projet d’investissement.
4. Les techniques de sélection des projets d’investissement
La Valeur Actuelle Nette (VAN) :
La VAN est la richesse nette, en valeur actuelle, que peut générer le projet d’investissement après rémunération des apporteurs de capitaux. Son
calcul consiste à actualiser les flux nets de liquidités (au taux de rendement requis) puis à les additionner. Si le résultat est positif (la VAN est positive), le projet
d’investissement apparaît comme suffisamment rentable pour satisfaire les exigences des apporteurs de capitaux et générer un surplus de richesse. Dans le cas
contraire (la VAN est négative), la mise en œuvre du projet conduirait à détruire des richesses par une rentabilité insuffisante.
VAN = (- 14 424) +
= 2 787,9
4 559,6
(1 + 9,24%)1
(– 7 314,4)
+
(1 + 9,24%) 2
+ 5 814,4
(1 + 9,24%)3
+ 5 901,4
(1 + 9,24%) 4
+ 16 432,2
(1 + 9,24%)5
(en milliers d’euros)
Il est donc possible d’envisager de mettre en œuvre le projet.
Le Taux de Rentabilité Interne (TRI) :
Le TRI est le taux d’actualisation qui fait apparaître une VAN nulle.
0 = (- 14 424) +
4 559,6 (1 + TRI )1
(– 7 314,4)
+ +
(1 + TRI ) 2
5 814,4 (1 + TRI )3
+ 5 901,4 (1 + TRI ) 4
+ 16 432,2 (1 + TRI ) 5
Il est obtenu par simulation (remplacer le TRI par une valeur quelconque et recommencer l’opération jusqu’à ce que le résultat de l’actualisation
corresponde à une valeur nulle ; on remarquera que puisque la VAN est positive, le TRI est supérieur au taux de rendement requis du fait, sauf cas très particulier, de la
relation inverse entre le taux d’actualisation et le résultat de l’actualisation) ou peut-être plus rapidement par interpolation linéaire (comme pour l’estimation du TRA).
Sa valeur est ici de 13,82%, c’est-à-dire que la rentabilité interne du projet est supérieure au taux de rendement requis (9,24%). Le
projet apparaît donc comme étant suffisamment rentable (que cette écart soit relativement faible, comme ici, ou non, il faut prendre conscience que ce constat repose sur les
hypothèses à base de nos prévisions. Afin de ne pas décider « à l’aveugle », il est important de considérer d’autres hypothèses, plus optimistes ou plus pessimistes, afin de
mieux comprendre la sensibilité de ces résultats à un changement de scénario et en estimer la robustesse).
D’autres critères existent encore, comme le délai de récupération du capital investi (ou Pay-back), l’indice de profitabilité, etc.
Ce qu’il faut savoir…
A propos de la définition des projets d’investissement et leur sélection :
A partir du moment où les projets d’investissements ne sont pas liés entre eux, ils doivent être analysés séparément, comme une activité
autonome. Cela signifie également que l’étude de chaque projet d’investissement est réalisée indépendamment de ce qui existe déjà dans l’entreprise : les caractéristiques du
projet ne prennent en compte que ce qui va changer dans l’entreprise si le projet d’investissement est mis en œuvre ; les nouveaux flux de liquidités qui vont apparaître et les
flux de liquidités existants qui disparaîtraient (éventuellement) si ce projet était mis en oeuvre.
L’hypothèse de travail est que tous les projets suffisamment rentable doivent être mis en œuvre ; les seules exceptions sont le cas de projets
mutuellement exclusifs ou le cas d’un rationnement du capital (l’entreprise n’a pas la possibilité de disposer des ressources nécessaires pour mettre en œuvre tous les projets
suffisamment rentables).
A propos du Taux de Rendement Requis sur le projet :
Pour être jugé suffisamment rentable, l’étude du projet d’investissement doit montrer que la Rentabilité Interne du projet (le TRI) est
supérieure ou égale au Taux de Rendement Requis sur ce projet (TRR) : sa rentabilité doit satisfaire à la condition d’un rendement minimum exigé ; lorsque c’est le cas, la VAN
est positive ou nulle. Il ne suffit donc pas que le projet génère de la richesse et que sa rentabilité soit positive : la rémunération (pour l’entreprise) que représente cette
rentabilité du projet d’investissement doit être suffisamment élevée compte tenu des risques associés à ce projet et à sa mise en œuvre. Plus les risques sont importants, plus
la rentabilité interne du projet doit être élevée en compensation (chaque individu est supposé averse au risque : il n’accepte de prendre des risque que si cela est suffisamment
bien rémunéré).
Si le projet d’investissement ressemble à tous les autres projets d’investissement déjà mis en œuvre dans l’entreprise ou, plus rigoureusement,
si les risques associés à ce nouveau projet sont identiques à ceux auxquels l’entreprise expose habituellement ses apporteurs de capitaux, le niveau de risque de l’entreprise ne
sera pas modifié par ce projet: les apporteurs de capitaux imposeront à l’entreprise les mêmes contraintes de rémunération qu’auparavant. En clair, le coût moyen du
capital pour cette entreprise représentera cette fois encore le Taux de Rendement Requis sur ce nouveau projet d’investissement.
En revanche, si le nouveau projet est plus risqué que d’habitude, sa mise en œuvre augmentera le niveau de risque dans l’entreprise : les
apporteurs de capitaux se retrouvent exposés à plus de risque et imposent une contrainte de rémunération plus élevée. Le projet doit être apprécié au regard d’un Taux de
Rendement Requis plus élevé qu’il faut bien sûr déterminer. Il se peut également que le nouveau projet soit moins risqué que d’habitude : sa mise en œuvre conduirait à réduire
le risque de l’entreprise et donc à réduire le rendement exigé par les actionnaires.
Lorsque le rendement exigé par les actionnaires est affecté, le coût du capital en est modifié (puisqu’il représente une moyenne pondérée
entre le coût des capitaux propres et le coût de a dette). Notez qu’en ce qui nous concerne pour ce module, nous considérerons des projets d’investissements qui s’inscrivent
dans ce que l’entreprise a l’habitude de mettre en œuvre : le risque du projet ne changera donc pas celui de l’entreprise et le rendement requis sur le projet sera donc
identique au coût du capital de l’entreprise.
A propos du coût du capital :
Ce coût du capital suppose de connaître le coût des capitaux propres, le coût de la dette (après impôt) et la structure financière qui permettra
de calculer la pondération de ces deux sources de financement. Le coût des capitaux doit tenir compte du risque supporté et sera donc estimé par le MEDAF (voir ci-après). Le
coût de la dette (comme nous l’avions précisé ensemble lors du module 1), n’aura pas d’autre origine que le paiement des intérêts ; aussi, le coût de la dette sera estimé en
multipliant le taux auquel l’entreprise peut aujourd’hui emprunter par (1 – taux de l’impôt). La structure financière doit être celle qui minimise le coût du capital (la
contrainte sur le taux de rendement requis des projets est donc plus faible) : le cours sur la structure financière démontrait que le minimum est atteint lorsque la structure
financière est optimale. Par conséquent, le coût du capital doit être calculé par rapport à cette structure financière optimale telle qu’elle peut être décrite dans l’énoncé
dans la mesure où l’entreprise s’engage à respecter cet objectif. On parle alors de structure financière cible pour faire référence à ce niveau optimal d’endettement (par
rapport aux capitaux propres) que l’on s’engage à maintenir dans le temps (en dessous, l’avantage de l’endettement est
insuffisamment exploité ; au-delà, apparaissent des inconvénients représentés par l’anticipation de coûts de faillites probables).
A propos du MEDAF et du coefficient bêta:
C’est un modèle fondateur de la finance moderne qui décrit le rendement minimum exigé par les actionnaires compte tenu du risque
auxquels ils s’exposent en détenant les actions de l’entreprise. Intuitivement la logique du MEDAF est simple. En investissant dans les actions de la société, l’actionnaire
espère gagner plus que ce qu’il pourrait obtenir en plaçant son argent sans risque (et qui lui rapporterait le taux de rendement sans risque, Rf). Le
supplément de rémunération par rapport à ce taux sans risque est la prime de risque exigée pour investir dans cette société. Plus le risque est élevé, plus le supplément de
rémunération exigé sera important (le rendement exigé augmente avec le risque). Comment est donc déterminer cette prime
du risque pour la société concernée ? Elle d’abord fonction de la « quantité » de risque à laquelle sont exposés les actionnaires ; c’est le coefficient bêta ou coefficient de
risque systématique. Cette « quantité » (le bêta) est alors multiplié par le prix unitaire du risque tel qu’on peut l’estimer sur le marché des actions. Mais encore, me direz-
vous…
Quelle est la rémunération du risque sur le marché des actions ? Si on investi dans l’ensemble des sociétés cotées sur le marché au lieu
d’investir la même somme d’argent dans un placement sans risque et si le rendement espéré en moyenne pour le marché des actions est de 10% alors que celui d’un placement sans
risque est par exemple 4%, quel supplément de rémunération est donc lié à la prise de risque ? 4% sans risque mais 10% si je m’expose au risque du marché : 10% – 4% = 6% est la
prime de risque du marché, le supplément de rendement que je peux espéré en plaçant mon argent sur l’ensemble du marché des actions au lieu de le placer sans risque. Considérons
maintenant que je décide d’investir seulement dans quelques unes des sociétés cotées, voire une seule société : si ce placement m’expose à autant de risque que pour le marché en
moyenne, j’espère capturer un rendement au moins égal à 4% (sans risque)
+ la prime de risque du marché (même niveau de risque), soit 10% au total. Mais si ce placement m’expose à 2 fois plus de risque que le marché en
moyenne (la ou les sociétés sélectionnées sont plus risqués que la moyenne), il parait normal d’exiger une prime de risque 2 fois plus grande que celle du marché en moyenne ; le
rendement minimum exigé serait alors 4% (sans risque) + 2 fois
6%, soit un total de 16% (rendement exigé pour un bêta égal à 2). Comme vous l’aurez compris maintenant, si la ou les sociétés sélectionnées ont
un bêta égal à
0,25 cela signifie que le niveau de risque est 4 fois plus faible que celui du marché en moyenne (le bêta du marché est égal à 1 par définition)
; la prime de risque exigée sera 4 fois plus petite que celle du marché c’est-à-dire 0,25×6% =
1,5%, et le rendement minimum exigé sera égal à 4% (sans risque) + 1,5% de prime de risque (pour un bêta égal à 0,25), soit 5,5%.
La notion de bêta économique et financier est une conséquence des travaux de Modigliani et Miller sur la structure financière en présence
d’impôt. La séance consacrée à ce thème dans le module 1 mettait en avant les éléments suivants : en l’absence de dette, les actionnaires de l’entreprise ne sont exposés qu’à
des risques liés à l’activité économique de la société : ils déterminent leur rendement exigé en fonction du risque économique de la société. Lorsque l’entreprise est
endettée, les actionnaires sont exposés non seulement à ce risque économique mais supportent en plus un risque financier lié la présence
d’une charge financière d’intérêt (à laquelle il faudra faire quelque soit le résultat de l’activité économique). Plus la dette est importante (relativement au montant des
capitaux propres), plus ce risque financier est important. Autrement dit, les actionnaires d’une entreprise endettée déterminent leur rendement minimum exigé en
fonction du risque économique ET du risque financier. Plus l’entreprise est endettée, plus le risque global de l’entreprise augmente, plus le rendement exigé sera
important. Si le bêta mesure le niveau de risque auquel les actionnaires s’exposent, ce bêta doit tenir de la structure financière (D/C) de l’entreprise. Il s’agit de préférence
dans ce cas là de la structure financière cible (optimale).
Que faire alors ? D’abord, vérifier si le bêta qui vous est donné tient compte de cette structure financière cible. Si c’est le cas, il n’y a
rien d’autre à faire qu’utiliser ce bêta pour appliquer le MEDAF, etc…
Dans le cas contraire, le bêta disponible doit être ajusté en utilisant les formules données et appliquées dans ce support cours (elle
apparaissent aussi dans la présentation de l’amphi d’introduction des modules 1 et 2 de finance stratégique). Lorsque le bêta
disponible ne reflète que le risque économique (bêta moyen du secteur d’activité par exemple), on introduit l’impact de l’endettement cible (D/C) de l’entreprise en multipliant
ce bêta économique par [1 + (1- taux de l’impôt)*D/C]. Le résultat nous donne le bêta économique et financier tenant compte de l’endettement cible de l’entreprise. Il reste
alors à appliquer le MEDAF, etc…
Si maintenant le bêta disponible tient compte de la structure financière actuelle de l’entreprise mais que celle-ci ne correspond pas à sa
structure financière cible (celle qu’elle envisage de respecter dans l’avenir), il faut passer par deux étapes : (i) éliminer l’impact de la « mauvaise » structure
financière en divisant ce bêta par [1 + (1- taux de l’impôt)*D/C] où D/C est ici la structure financière actuelle associée à ce niveau de bêta. Le résultat de ce calcul
représente le bêta économique de l’entreprise. (ii) introduire l’impact de la structure financière cible en multipliant ce bêta économique par [1 + (1- taux de l’impôt)*D/C] où
cette fois-ci D/C correspond à la structure financière cible. Le résultat est ensuite utilisé pour appliquer le MEDAF, etc…
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