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Comment une entreprise choisit ses investissements

Description du projet et de son contexte

La    société   Finoxy   fabrique   des   semi-conducteurs.   Ses   produits   sont généralement appréciés pour leur qualité de fabrication mais,

ces dernières années, l’équipe dirigeante avait quelque peu laissé se dégrader la situation. C’est à M. Codec, homme d’expérience, que l’on a confié le redressement de la

situation.

Ses premiers constats sont les suivants :

–             Les immobilisations corporelles de la société sont obsolètes : il n’y a même plus de dotation aux amortissements à comptabiliser.

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Il paraît étonnant qu’aucun investissement n’ait été réalisé ces dernières années ;

–             L’entreprise  semble  ignorer  sa  capacité  d’endettement  à  long terme : historiquement, elle n’a été financée que par capitaux

propres alors que les estimations de sa structure financière cible indiquent un endettement optimal à 54% de ses capitaux propres. Il semble que cette préférence ait atteint ses

limites puisque ces derniers ont été insuffisants pour financer le fonctionnement de l’entreprise et les anciens dirigeants ont abusé des financements à court terme.

M. Codec envisage donc d’assainir cette situation et de mettre en place un programme d’investissements dont le niveau de risque est habituel pour

l’entreprise.

Concernant ces investissements, ils consistent à acheter, en deux étapes, toute une série de nouveaux matériels. Il faudra pour cela dépenser une

première fois

12 000 000 € au début de l’année 2004, puis à nouveau 12 000 000 € à la fin de l’année 2005. Ces matériels seront amortis en linéaire sur 6 ans.

On considérera que ces matériels pourront être revendus fin 2008 respectivement à 20% de leur valeur d’achat pour les premiers, et à 40% de leur valeur d’achat pour les

seconds.

Ces matériels devraient permettre d’enregistrer un  accroissement du  chiffre

d’affaires hors taxe (CAHT) tel que décrit dans le tableau ci-dessous :

Projet 2004 2005 2006 2007 2008
CAHT en € 20 200 000 21 200 000 22 800 000 23 300 000 23 900 000

En  étudiant  les  comptes  de  l’entreprise  de  plus  près,  M.  Codec  a  estimé l’excédent brut d’exploitation (EBE) à environ 30% du chiffre

d’affaires et il semblerait que le besoin de fonds de roulement (BFR) représente 12% du chiffre d’affaires. Le taux d’imposition de la société est de 34%.

L’entreprise Finoxy dispose actuellement de 45 500 000 € de capitaux propres, composés de 13 000 000 actions. Sa capitalisation boursière est

estimée à 65 000 000 € en cette fin d’année. Le bêta de l’entreprise, calculé sur la base des rentabilités historiques est estimé à 0,744. Les analystes du marché retiennent un

taux sans risque de 5% et une prime de risque du marché de 7%.

A ce jour, l’entreprise a la possibilité d’emprunter au taux de 6,25%.

3. estimation des flux de liquidités

Les flux nets de liquidités sont les flux générés par le projet du fait des différents encaissements et décaissements. On distingue les flux

d’activité, les flux d’investissement et les flux de désinvestissement.

Les flux d’activité :

A chaque période de l’horizon de prévision, les flux d’activité peuvent être déterminés de la façon suivante :

Produits d’exploitation

– charges d’exploitation

= Excédent Brut d’exploitation (EBE)

– Dotations aux Amortissements (DA)

= Résultat d’exploitation

– impôt théorique sur le résultat d’exploitation

= Résultat d’exploitation après impôt

+ Dotations aux Amortissements (DA)

= flux potentiel de liquidité correspondant à la Capacité d’AutoFinancement hors élément financier (et bien sûr, hors élément

exceptionnels)

– variation (anticipée) du BFR

= flux d’activité de la période

Le chiffre d’affaires apparaît, d’après la présentation du problème, comme l’élément clé puisque tous les autres paramètres intervenant dans

l’estimation des flux d’activité sont exprimés en pourcentage du chiffre d’affaires.

Année 2004 2005 2006 2007 2008
CAHT 20 200 000 21 200 000 22 800 000 23 300 000 23 900 000
EBE (30%×CAHT) 6 060 000 6 360 000 6 840 000 6 990 000 7 170 000
BFR (12%×CAHT) 2 424 000 2 544 000 2 736 000 2 796 000 2 868 000
Variations  duBFR + 2 424 000 + 120 000 +192 000 + 60 000 + 72 000

On remarquera qu’à l’issue de la dernière année le projet est arrêté et que de ce fait le CAHT sera nul pour 2009 ainsi que le BFR.

Pour la prise en compte des dotations aux amortissements (en linéaire sur 6 ans) : 12 000 000 € / 6 ans = 2 000 000 € par an.

Année 2004 2005 2006 2007 2008
Matériels début 2004 pour un montant de 12 00 000 €
dotations 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 000
Matériels Fin 2005 pour un montant de 12 000 000 €
dotations 2 000 000 2 000 000 2 000 000
Total des dotations aux amortissements 2 000 000 2 000 000 4 000 000 4 000 000 4 000 000

Détermination des flux d’activité (en milliers d’euros)

Dates 0 début2004 1fin 2004 2fin 2005 3fin 2006 4fin 2007 5fin 2008
EBE 6 060 6 360 6 840 6 990 7 170
– DAP 2 000 2 000 4 000 4 000 4 000
= Résultat d’exploitation 4 060 4 360 2 840 2 990 3 170
Résultat d’exploitationaprès impôt 2 679,6 2 877,6 1 874,4 1 973,4 2 092,2
+ dotations aux amortissements 2 000 2 000 4 000 4 000 4 000
Flux d’exploitation 4 679,6 4 877,6 5 874,4 5 973,4 6 092,2
– variation duBFR – 2 424 – 120 – 192 – 60 – 72 + 2 868
Flux d’activité – 2 424 4 559,6 4 685,6 5 814,4 5 901,4 8 960,2

Les flux d’investissement :

Ils se composent ici des dépenses d’investissement relatives à l’acquisition des matériels. Il faut également considérer comme investissement le

montant du BFR nécessaire au démarrage de l’activité liée au projet (ce montant, égal à 2 424

000 € apparaît au niveau des flux d’activité).

Données en milliers d’euros

Dates 0 début2004 1fin 2004 2fin 2005 3fin 2006 4fin 2007 5fin 2008
Dépenses d’investissement – 12 000 – 12 000

Les flux de désinvestissement :

Le projet est arrêté à l’issue des 5 ans. Les matériels sont alors revendus. Si le prix  de  cession  de  ces  éléments d’actifs  est  supérieur

à  leur  valeur  nette comptable (montant restant à amortir au niveau comptable ou encore valeur d’acquisition diminuée du total des amortissements déjà pratiqués), le résultat

exceptionnel est positif et ce bénéfice exceptionnel fera l’objet d’une imposition. Dans le cas contraire, le résultat exceptionnel est négatif et cette perte exceptionnelle

permettra à l’entreprise de bénéficier d’une économie d’impôt.

Année 2004 2005 2006 2007 2008
Matériels début 2004 pour un montant de 12 00 000 €
dotations 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 000 2 000 000
Valeur   NetteComptable 10 000 000 8 000 000 6 000 000 4 000 000 2 000 000
Valeur de revente (20% de la valeur d’acquisition) 2 400 000
Plus (+) ou moins (-) value sur cession d’éléments d’actifs + 400 000
Fiscalité : la plus value entraîne un supplément d’impôt (au taux de 34%) – 136 000
Matériels Fin 2005 pour un montant de 12 000 000 €
dotations 2 000 000 2 000 000 2 000 000
Valeur   NetteComptable 10 000 000 8 000 000 6 000 000
Valeur de revente (40% de la valeur d’acquisition) 4 800 000
Plus (+) ou moins (-) value sur cession d’éléments d’actifs – 1 200 000
Fiscalité : la moins value procure une économie d’impôt (au taux de 34%) + 408 000

Les flux de désinvestissement sont alors composés de la valeur de revente des matériels (montants à encaisser) diminuée, en cas de plus value, du

supplément d’impôt à décaisser ou augmentée, en cas de moins value, du montant de l’économie d’impôt.

Données en milliers d’euros

Dates 0 début2004 1fin 2004 2fin 2005 3fin 2006 4fin 2007 5fin 2008
2 400
– 136
4 800
+ 408
Flux de désinvestissement 7 472

Détermination des flux nets de liquidité associés au projet d’investissement :

Il ne nous reste plus qu’à additionner, année par année, les trois catégories de flux.

Données en milliers d’euros

Dates 0 début2004 1fin 2004 2fin 2005 3fin 2006 4fin 2007 5fin 2008
Flux d’investissement – 12 000 – 12 000
Flux d’activité – 2 424 4 559,6 4 685,6 5 814,4 5 901,4 8 960,2
Flux de désinvestissement 7 472
Flux nets de liquidités – 14 424 4 559,6 -7 314,4 5 814,4 5 901,4 16 432,2

Chaque flux annuel représente le solde des montants que l’entreprise Finoxy aura réellement à encaisser ou décaisser si elle met en œuvre ce

projet d’investissement. Ils      vont                             nous         permettre             d’apprécier   les   conséquences financières du projet

4. Le taux de rendement requis

La notion de taux de rendement requis nous renvoie en fait à deux grands principes de la finance :

–             les flux nets de liquidités ne sont pas directement comparables entre eux parce qu’ils apparaissent à des dates différentes. Il est

donc nécessaire de les actualiser ;

–             le  taux  d’actualisation  doit  tenir  compte  du  coût  moyen  des sources de financement de l’entreprise et donc des

rémunérations que peuvent exiger les apporteurs de capitaux compte tenu du niveau de risque du projet d’investissement ainsi que de la structure financière optimale de

l’entreprise.

Puisque  le  risque  du  projet  d’investissement est  d’un  niveau  habituel  pour l’entreprise, le taux de rendement requis est le coût du

capital de l’entreprise. Toutefois, comme l’entreprise ne respectait pas jusque-là sa structure financière optimale, il est nécessaire de procéder à quelques ajustements.

Actuellement, la société ne se finance que par capitaux propres alors que sa structure financière cible est telle la  dette devrait représenter

54% de  ses capitaux propres. Autrement dit, l’entreprise Finoxy devrait se financer à hauteur de 35% par la dette et à hauteur de 65% par capitaux propres.

En l’état, le bêta des actions de l’entreprise est égal à 0,744. Il a été estimé sur la base de données historiques, c’est-à-dire en négligeant

le niveau optimal d’endettement de l’entreprise. Cette mesure relative du risque ne tient donc pas

compte du risque financier et ne reflète que le risque économique de l’entreprise

Finoxy : cette valeur du bêta est celle du bêta économique.

Estimation  du  bêta  économique et  financier  par  la  prise  en  compte  de  la structure financière optimale :

La formule est la suivante,

â économique et  financier

?

= â            × 1 +

économique ?

?

D × [1 – IS ]?

?

C ?

où IS est le  taux d’impôt sur les  bénéfices, et  D/C la  structure financière optimale.

Ainsi,

â économique et  financier

= 0,744 × (1 + 54% × [1 – 34%]) = 1

Pour ce niveau de risque, le MEDAF indique que la rentabilité exigée par les actionnaires (coût d’un financement par capitaux propres) est :

M
f

r + â × (r

rf )

rf est le taux sans risque (5%) et (rM-rf) la prime de risque du marché (7%).

Le coût des capitaux propres est donc égal à

5% + 1× (7%) = 12% .

Le  coût de  la  dette tient compte des  conditions actuelles d’emprunt et  de l’avantage fiscal de la dette :

6,25% × (1 – 34%) = 4,125% .

Par conséquent, le coût du capital de l’entreprise Finoxy est :

12% × 65% + 4,125% × 35% ˜ 9,24%.

Cette   valeur   correspond   au   taux   de   rendement   requis   sur   le   projet d’investissement.

4.  Les techniques de sélection des projets d’investissement

La Valeur Actuelle Nette (VAN) :

La VAN est la richesse nette, en valeur actuelle, que peut générer le projet d’investissement après rémunération des apporteurs de capitaux. Son

calcul consiste à actualiser les flux nets de liquidités (au taux de rendement requis) puis à les additionner. Si le résultat est positif (la VAN est positive), le projet

d’investissement apparaît comme suffisamment rentable pour satisfaire les exigences des apporteurs de capitaux et générer un surplus de richesse. Dans  le  cas

contraire  (la  VAN  est  négative), la  mise  en  œuvre  du  projet conduirait à détruire des richesses par une rentabilité insuffisante.

VAN = (- 14 424) +

= 2 787,9

4 559,6

(1 + 9,24%)1

(– 7 314,4)

+

(1 + 9,24%) 2

+     5 814,4

(1 + 9,24%)3

+     5 901,4

(1 + 9,24%) 4

+    16 432,2

(1 + 9,24%)5

(en milliers d’euros)

Il est donc possible d’envisager de mettre en œuvre le projet.

Le Taux de Rentabilité Interne (TRI) :

Le TRI est le taux d’actualisation qui fait apparaître une VAN nulle.

0 = (- 14 424) +

4 559,6 (1 + TRI )1

(– 7 314,4)

+                    +

(1 + TRI ) 2

5 814,4 (1 + TRI )3

+   5 901,4 (1 + TRI ) 4

+ 16 432,2 (1 + TRI ) 5

Il est obtenu par simulation (remplacer le TRI par une valeur quelconque et recommencer l’opération jusqu’à ce que le résultat de l’actualisation

corresponde à une valeur nulle ; on remarquera que puisque la VAN est positive, le TRI est supérieur au taux de rendement requis du fait, sauf cas très particulier, de la

relation inverse entre le taux d’actualisation et le résultat de l’actualisation) ou peut-être plus rapidement par interpolation linéaire (comme pour l’estimation du TRA).

Sa valeur est ici de 13,82%, c’est-à-dire que la rentabilité interne du projet est supérieure au  taux  de  rendement requis  (9,24%). Le

 projet  apparaît donc comme étant suffisamment rentable (que cette écart soit relativement faible, comme ici, ou non, il faut prendre conscience que ce constat repose sur les

hypothèses à base de nos prévisions. Afin de ne pas décider « à l’aveugle », il est important de considérer d’autres hypothèses, plus optimistes ou plus pessimistes, afin de

mieux comprendre la  sensibilité de  ces  résultats à  un changement de scénario et en estimer la robustesse).

D’autres critères existent encore, comme le délai de récupération du capital investi (ou Pay-back), l’indice de profitabilité, etc.

Ce qu’il faut savoir…

A propos de la définition des projets d’investissement et leur sélection :

A partir du moment où les projets d’investissements ne sont pas liés entre eux, ils  doivent  être  analysés  séparément,  comme  une  activité

 autonome.  Cela signifie également que l’étude de chaque projet d’investissement est réalisée indépendamment de ce qui existe déjà dans l’entreprise : les caractéristiques du

projet ne prennent en compte que ce qui va changer dans l’entreprise si le projet d’investissement est mis en œuvre ; les nouveaux flux de liquidités qui vont apparaître et les

flux de liquidités existants qui disparaîtraient (éventuellement) si ce projet était mis en oeuvre.

L’hypothèse de travail est que tous les projets suffisamment rentable doivent être mis en œuvre ; les seules exceptions sont le cas de projets

mutuellement exclusifs ou le cas d’un rationnement du capital (l’entreprise n’a pas la possibilité de disposer des ressources nécessaires pour mettre en œuvre tous les projets

suffisamment rentables).

A propos du Taux de Rendement Requis sur le projet :

Pour être jugé suffisamment rentable, l’étude du projet d’investissement doit montrer que la Rentabilité Interne du projet (le TRI) est

supérieure ou égale au Taux de Rendement Requis sur ce projet (TRR) : sa rentabilité doit satisfaire à la condition d’un rendement minimum exigé ; lorsque c’est le cas, la VAN

est positive ou nulle. Il ne suffit donc pas que le projet génère de la richesse et que sa rentabilité soit positive : la rémunération (pour l’entreprise) que représente cette

rentabilité du projet d’investissement doit être suffisamment élevée compte tenu des risques associés à ce projet et à sa mise en œuvre. Plus les risques sont importants, plus

la rentabilité interne du projet doit être élevée en compensation (chaque individu est supposé averse au risque : il n’accepte de prendre des risque que si cela est suffisamment

bien rémunéré).

Si le projet d’investissement ressemble à tous les autres projets d’investissement déjà mis en œuvre dans l’entreprise ou, plus rigoureusement,

si les risques associés à ce nouveau projet sont identiques à ceux auxquels l’entreprise expose habituellement ses apporteurs de capitaux, le niveau de risque de l’entreprise ne

sera  pas  modifié par  ce  projet:  les  apporteurs  de  capitaux  imposeront  à l’entreprise les mêmes contraintes de rémunération qu’auparavant. En clair, le coût moyen du

capital pour cette entreprise représentera cette fois encore le Taux de Rendement Requis sur ce nouveau projet d’investissement.

En revanche, si le nouveau projet est plus risqué que d’habitude, sa mise en œuvre augmentera le niveau de risque dans l’entreprise : les

apporteurs de capitaux se retrouvent exposés à plus de risque et imposent une contrainte de rémunération plus élevée. Le projet doit être apprécié au regard d’un Taux de

Rendement Requis plus élevé qu’il faut bien sûr déterminer. Il se peut également que le nouveau projet soit moins risqué que d’habitude : sa mise en œuvre conduirait à réduire

le risque de l’entreprise et donc à réduire le rendement exigé par les actionnaires.

Lorsque le rendement exigé par les actionnaires est affecté, le coût du capital en est  modifié  (puisqu’il représente une  moyenne pondérée

entre  le  coût  des capitaux propres et le coût de a dette). Notez qu’en ce qui nous concerne pour ce module, nous considérerons des projets d’investissements qui s’inscrivent

dans ce que l’entreprise a l’habitude de mettre en œuvre : le risque du projet ne changera donc pas celui de l’entreprise et le rendement requis sur le projet sera donc

identique au coût du capital de l’entreprise.

A propos du coût du capital :

Ce coût du capital suppose de connaître le coût des capitaux propres, le coût de la dette (après impôt) et la structure financière qui permettra

de calculer la pondération de ces deux sources de financement. Le coût des capitaux doit tenir compte du risque supporté et sera donc estimé par le MEDAF (voir ci-après). Le

coût de la dette (comme nous l’avions précisé ensemble lors du module 1), n’aura pas d’autre origine que le paiement des intérêts ; aussi, le coût de la dette sera estimé en

multipliant le taux auquel l’entreprise peut aujourd’hui emprunter par (1 – taux de l’impôt). La structure financière doit être celle qui minimise le coût du capital (la

contrainte sur le taux de rendement requis des projets est donc plus faible) : le cours sur la structure financière démontrait que le minimum est atteint lorsque la structure

financière est optimale. Par conséquent, le coût du capital doit être calculé par rapport à cette structure financière optimale telle qu’elle peut être décrite dans l’énoncé

dans la mesure où l’entreprise s’engage à respecter cet objectif. On parle alors de structure financière cible pour faire référence à ce niveau optimal d’endettement (par

rapport aux capitaux propres) que l’on s’engage à maintenir dans le temps (en dessous, l’avantage de l’endettement              est

insuffisamment           exploité ;    au-delà,   apparaissent    des inconvénients représentés par l’anticipation de coûts de faillites probables).

A propos du MEDAF et du coefficient bêta:

C’est  un  modèle fondateur de  la  finance  moderne qui  décrit  le  rendement minimum  exigé  par  les  actionnaires  compte  tenu  du  risque

 auxquels  ils s’exposent en détenant les actions de l’entreprise. Intuitivement la logique du MEDAF est simple. En investissant dans les actions de la société, l’actionnaire

espère gagner plus que ce qu’il pourrait obtenir en plaçant son argent sans risque (et qui lui rapporterait le taux de rendement sans risque, Rf). Le

supplément de rémunération par rapport à ce taux sans risque est la prime de risque exigée pour investir dans cette société. Plus le risque est élevé, plus le supplément  de

rémunération                                                   exigé  sera  important  (le   rendement  exigé augmente avec le risque). Comment est donc déterminer cette prime

du risque pour la société concernée ? Elle d’abord  fonction de la « quantité » de risque à laquelle sont exposés les actionnaires ; c’est le coefficient bêta ou coefficient de

risque systématique. Cette « quantité » (le bêta) est alors multiplié par le prix unitaire du risque tel qu’on peut l’estimer sur le marché des actions. Mais encore, me direz-

vous…

Quelle est la rémunération du risque sur le marché des actions ? Si on investi dans l’ensemble des sociétés cotées sur le marché au lieu

d’investir la même somme d’argent dans un placement sans risque et si le rendement espéré en moyenne pour le marché des actions est de 10% alors que celui d’un placement sans

risque est par exemple 4%, quel supplément de rémunération est donc lié à la prise de risque ? 4% sans risque mais 10% si je m’expose au risque du marché : 10% – 4% = 6% est la

prime de risque du marché, le supplément de rendement que je peux espéré en plaçant mon argent sur l’ensemble du marché des actions au lieu de le placer sans risque. Considérons

maintenant que je décide d’investir seulement dans quelques unes des sociétés cotées, voire une seule société : si ce placement m’expose à autant de risque que pour le marché en

moyenne, j’espère capturer un rendement au moins égal à 4% (sans risque)

+ la prime de risque du marché (même niveau de risque), soit 10% au total. Mais si ce placement m’expose à 2 fois plus de risque que le marché en

moyenne (la ou les sociétés sélectionnées sont plus risqués que la moyenne), il parait normal d’exiger une prime de risque 2 fois plus grande que celle du marché en moyenne ; le

rendement minimum exigé serait alors 4% (sans risque) + 2 fois

6%, soit un total de 16% (rendement exigé pour un bêta égal à 2). Comme vous l’aurez compris maintenant, si la ou les sociétés sélectionnées ont

un bêta égal à

0,25 cela signifie que le niveau de risque est 4 fois plus faible que celui du marché en moyenne (le bêta du marché est égal à 1 par définition)

; la prime de risque exigée sera 4 fois plus petite que celle du marché c’est-à-dire 0,25×6% =

1,5%, et le rendement minimum exigé sera égal à 4% (sans risque) + 1,5% de prime de risque (pour un bêta égal à 0,25), soit 5,5%.

La notion de bêta économique et financier est une conséquence des travaux de Modigliani et Miller sur la structure financière en présence

d’impôt. La séance consacrée à ce thème dans le module 1 mettait en avant les éléments suivants : en l’absence de dette, les actionnaires de l’entreprise ne sont exposés qu’à

des risques liés à l’activité économique de la société : ils déterminent leur rendement exigé en fonction du risque économique de la société. Lorsque l’entreprise est

endettée, les actionnaires sont exposés non seulement à ce risque économique mais  supportent  en  plus  un  risque  financier  lié  la  présence

 d’une  charge financière d’intérêt (à laquelle il faudra faire quelque soit le résultat de l’activité économique). Plus la dette est importante (relativement au montant des

capitaux propres), plus ce risque financier est important. Autrement dit, les actionnaires d’une  entreprise  endettée  déterminent  leur  rendement  minimum  exigé  en

fonction  du  risque  économique ET  du  risque  financier. Plus  l’entreprise est endettée, plus le risque global de l’entreprise augmente, plus le rendement exigé sera

important. Si le bêta mesure le niveau de risque auquel les actionnaires s’exposent, ce bêta doit tenir de la structure financière (D/C) de l’entreprise. Il s’agit de préférence

dans ce cas là de la structure financière cible (optimale).

Que faire alors ? D’abord, vérifier si le bêta qui vous est donné tient compte de cette structure financière cible. Si c’est le cas, il n’y a

rien d’autre à faire qu’utiliser ce bêta pour appliquer le MEDAF, etc…

Dans le cas contraire, le bêta disponible doit être ajusté en utilisant les formules données et appliquées dans ce support cours (elle

apparaissent aussi dans la présentation          de                     l’amphi         d’introduction  des   modules  1   et   2   de   finance stratégique). Lorsque le bêta

disponible ne reflète que le risque économique (bêta moyen du secteur d’activité par exemple), on introduit l’impact de l’endettement cible (D/C) de l’entreprise en multipliant

ce bêta économique par [1 + (1- taux de l’impôt)*D/C]. Le résultat nous donne le bêta économique et financier tenant compte de l’endettement cible de l’entreprise. Il reste

alors à appliquer le MEDAF, etc…

Si maintenant le bêta disponible tient compte de la structure financière actuelle de l’entreprise mais que celle-ci ne correspond pas à sa

structure financière cible (celle  qu’elle  envisage de  respecter dans  l’avenir), il  faut  passer  par  deux étapes : (i) éliminer l’impact de la « mauvaise » structure

financière en divisant ce bêta par [1 + (1- taux de l’impôt)*D/C] où D/C est ici la structure financière actuelle associée à ce niveau de bêta. Le résultat de ce calcul

représente le bêta économique de l’entreprise. (ii) introduire l’impact de la structure financière cible en multipliant ce bêta économique par [1 + (1- taux de l’impôt)*D/C] où

cette fois-ci D/C correspond à la structure financière cible. Le résultat est ensuite utilisé pour appliquer le MEDAF, etc…

Note: Tous les investissements sont discutés, annoncés et partagés en temps réel sur L'Académie des Graphs. Le portefeuille représente mes convictions personnelles consolidées (de mes différents courtiers) et n'est pas une incitation à l'achat ni à la vente. La performance en cours inclus les gains ou moins values latentes et l'impact du change sur les actions étrangères. Performance 2023: +38%; 2022: +46%; 2021: +122%; 2020: +121%; 2019: +79%; 2018: +21%; 2017: +24%; 2016: +12%; 2015: +45%; 2014: +30%; 2013:+72%, 2012:+9%, 2011:-11%... Suivez mon portefeuille et mes positions gratuitement en cliquant-ici

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Julien
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Julien Flot est Trader pour compte propre depuis 2006 et vous aide en toute transparence au quotidien à mieux investir en bourse. Julien est comme vous, il a un jour voulu débuter en bourse, rapidement perdu quelques milliers d'euros avant d'apprendre de ses erreurs, bâtir une stratégie et l'appliquer avec discipline. Aujourd’hui grâce à sa "stratégie du moindre risque" il est devenu un investisseur qui bat régulièrement le marché! Sur Graphseo bourse, il partage depuis 2008 ses conseils en bourse, analyses et trades avisés pour vous aider à mieux investir et gagner en bourse à moindre risque ! Découvrez son histoire en cliquant-ici.

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