Vous le savez cela fait quelques années que j’ai en tête le super cycle des matières premières. D’autant plus renforcé avec le covid, la réouverture , le déficit d’offre fruit d’années de désinvestissements; et enfin l’avènement de gros investissements dans les infrastructures et le « Green » pas toujours vraiment green, mais gros boost sur l’énergie au sens large. Car transition il y aura, on ne passera pas au vert d’un coup de baguette magique.
Comme d’habitude, on lance l’idée et on se soucie des contraintes plus tard. petit tour d’horizon
Il est important de savoir que le 100% renouvelable n’existe pas; Les énergies vertes demandent d’extraire jusqu’a 10 fois plus de matières premières de nos sols qui ne sont pas renouvelables. Car pour produire tout ce vert, nous avons besoin de machines. Machines qui ont une empreinte carbonne aujourd’hui et qui demain, si elles devaient être elles aussi vertes, augmenterait donc drastiquement le besoin en matières premières.
Réduire la consommation d’hydrocarbures c’est augmenter drastiquement le besoin d ‘autres ressources…minières…non renouvelables
Le plus intéressant, c’est qu’après une guerre pour posséder une autonomie en hydrocarbures, les pays se livreront une guerre pour posséder les terres riches en MP. Et attention, on ne parle pas seulement des terres rares qui d’ailleurs ne sont pas si rares mais bien de métaux importants comme l’argent, le cuivre, le cobalt, lithium etc. Les pays émergents possèdent le plus gros des ressources et les pays occidentaux donc ont un risque de devenir dépendant de ressources qu’ils n’ont pas, et surtout d’une balance commerciale déficitaire importante pour une gestion précaire de leur énergie en perdant toute puissance de négociation. Ainsi l’enjeu de ces prochaines années sera la bataille des ressources minières. En tendant vers le vert, les pays occidentaux tendent vers une perte d’indépendant énergétique. Après quoi, même si impopulaire, la solution nucléaire refait surface mais elle aussi enchainée à la dépendant à l’uranium.
Ce n’est bien entendu pas nouveau, mais clairement le trend ne fait que commencer si les gouvernements et le public continuent de pousser en ce sens.
Quelques stats pour se rendre compte de l’enjeu :
- Construire des panneaux solaires, des turbines, des véhicules électriques demandent 10 fois plus de ressources minières que des éléments similaires fonctionnant aux hydrocarbures et délivrant la même énergie et besoin.
- 1 million de dollars dépensés dans la production d’énergie verte sur 30 ans produira 50 million de KWh contre plus de 300 millions pour un même million dépensé dans la production d’un puit de gaz naturel
- 1 voiture électrique contient plus de cobalt que plus de 1000 batteries de téléphones portables. Les pales d’un éolienne ont plus de plastique que plus de 5 millions de smartphones et un panneau solaire qui peut faire fonctionner un data center demande plus de verre que plus de 50 millions de téléphones.
- Une voiture électrique d’1 tonne demande pour récupérer les ressources minières nécessaires à son fonctionnement de travailler plus de 500 000 tonnes de terres;
- Pétrole, gas naturel et charbon continuent d’être nécessaire à produire, acier, plastiques et minéraux pour construire des machines vertes. L’équivalent de 100 barils de pétrole sont utilisés pour construire une batterie qui permet un fonctionnement équivalent à un baril de pétrole.
- Les panneaux solaires, éoliennes, éléments de batteries et autres éléments verts ne sont à aujourd’hui pour la plupart pas ou très peu recyclables. On parle de 2 fois plus de tonnage de déchets à gérer qu’avec les déchets liés aux hydrocarbures.
Alors bien entendu, devant ce constat, on peut aussi penser qu’avec les investissements des solutions seront trouvées voire des opportunités pour les créateurs, les entrepreneurs et les investisseurs de faire naître de nouveaux business notamment dans le recyclage et dans une expansion de la production en utilisant moins de ressources des futures équipements verts et en augmentant l’efficience. Mais cette efficience a des limites physiques et on peut penser que la marge de progrès exponentielle est surtout derrière nous, la progression restante sera plus linéaire.
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----------------------------------Mais on ne peut négliger le prix à payer aux niveaux des ressources naturelles pour faire du vert. un secteur en désinvestissement depuis 5-6 ans, où le déficit d’offre passera par une hausse des prix et donc une inflation payée et subie par le consommateur final.
Mon but ici est d’être factuel, et d’entrevoir la chose d’un point de vue investissement et pas de faire de la démagogie. Bien sûr que je veux un air plus pur et des ressources renouvelables pour le monde de demain. Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain, sans réflexion et un programme plus de transition que de révolution.
En attendant, comme depuis deux ans, les matières premières demeurent intéressantes dans le monde de demain pour protéger son pouvoir d’achat en achetant des entreprises capables donc d’avoir un pricing power, de répercuter la hausse des Mp au client final sans baisse de marges ni de CA et donc d’offrir une protection contre l’inflation.
Le tout vert ne peut exister et au-delà de l’idéologie, un mix énergétique restera la norme en coulisses. On veut tous du vert mais peu accepteront de payer des factures d’électricité en hausse ou encore de subir des coupures quand il n’y a pas de vent. j’exagère mais c’est pour bien comprendre, que le mix énergétique continuera d’exister et que la transition ne se décrète pas, mais mettra des décennies à se matérialiser.
Pendant ce temps…
Le gaz naturel et les solutions de transition sont également à ne pas négliger, ni même le pétrole qui comme on l’a vu même si dit has been, reste prépondérant même dans une volonté de tout passer au vert. Et comme on continue de désinvestir alors que les besoins resteront important, la vanne d’ajustement, sera la hausse des prix.
Amicalement
Julien
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Note: Tous les investissements sont discutés, annoncés et partagés en temps réel sur L'Académie des Graphs. Le portefeuille représente mes convictions personnelles consolidées (de mes différents courtiers) et n'est pas une incitation à l'achat ni à la vente. La performance en cours inclus les gains ou moins values latentes et l'impact du change sur les actions étrangères. Performance 2023: +38%; 2022: +46%; 2021: +122%; 2020: +121%; 2019: +79%; 2018: +21%; 2017: +24%; 2016: +12%; 2015: +45%; 2014: +30%; 2013:+72%, 2012:+9%, 2011:-11%... Suivez mon portefeuille et mes positions gratuitement en cliquant-ici