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Pourquoi Interdire les buybacks et réduire les dividendes est idiot

Je me suis un peu perdu sur youtube dernièrement. Comme d’habitude j’ai perdu quelques minutes de ma vie Ă  tout jamais Ă  Ă©couter des hypothèses et avis devenir Ă  force de rĂ©pĂ©tition des faits dans l’esprit de la majoritĂ©. VoilĂ  encore une chose bien dangereuse et l’exemple mĂŞme de ce que sont les biais cognitifs qui font de nous mĂŞme au final notre pire ennemi.

Mais passons.

Et en ce moment, c’est une guerre ouverte contre les dividendes et les rachats d’actions. Les fameux buybacks. Qui font dire aux investisseurs qui voient le verre Ă  moitiĂ© vide en permanence et qui ont du coup loupĂ© le plus important rallye boursier de ces derniers temps, qu’il faut interdire les buybacks et rĂ©duire les dividendes. Car ils ne servent qu’a enrichir les dirigeants et les actionnaires au dĂ©triment du capital humain et de la croissance future de l’entreprise.

Comme d’habitude, cela part d’une bonne rĂ©flexion mais se perd dans des conclusions simplistes et dangereuses.

Interdire les buybacks est idiot

De la mĂŞme manière que lorsque la bourse baisse trop, on voit ressortir l’idĂ©e d’interdire la vente Ă  dĂ©couvert. Nous voyons maintenant arriver le fait que la hausse ne serait due qu’a ces buybacks et que ces buybacks sont nĂ©fastes.

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Il y a toujours un peu de vrai Ă  tout mais ensuite on va souvent un peu trop loin comme d’habitude pour le bonheur de politiser le dĂ©bat car cela fait cliquer.

Je n’ai pas la prĂ©tention de dĂ©tenir la vraie vĂ©ritĂ©, mais je m’efforce de rĂ©tablir le dĂ©bat au centre.

Toujours voir les deux faces d’une mĂŞme pièce. Sans quoi je pense que l’investisseur s’auto condamne Ă  de piètres performances.

Beaucoup de personnes semblent dĂ©couvrir les buybacks. Ce n’est pas un phĂ©nomène nouveau et existe depuis bien longtemps.

Tout comme les dividendes, les rachats d’actions sont vus aujourd’hui comme un moyen de grassement payer les dirigeants et leurs actionnaires. DĂ©penser de l’argent pour racheter des actions ou distribuer aux actionnaires des dividendes toujours plus importants pour Ă©viter d’avoir Ă  augmenter les salaires.

Commençons par le commencement.

Une entreprise Ă©volue dans un environnement incertain. Elle doit donc prendre des dĂ©cisions d’investissement pour croĂ®tre dans un avenir incertain. Ces dĂ©cisions d’investissement sont autant de risques. Pour survivre une entreprise doit prendre des risques en permanence. Mais aussi, pour survivre, une entreprise doit savoir quand ne pas prendre de risques ou tout du moins les rĂ©duire.

J’ai tendance Ă  penser que chaque personne devrait gĂ©rer ses finances comme une entreprise. Ainsi on consomme quand l’avenir est encourageant. Et on limite ses dĂ©penses et on Ă©pargne quand l’avenir est incertain. Lorsque vous rĂ©ussissez vous distribuez des cadeaux Ă  votre famille (dividendes) qui vous a supportĂ© et permis d’en ĂŞtre lĂ  oĂą vous en ĂŞtes aujourd’hui d’une certaine manière. Et en tant que dirigeant vous vous offrez quelques plaisirs (rachats d’actions).

Pour comprendre les choix d’une entreprise et ses dĂ©cisions, il faut donc penser Ă  la gestion de ses finances personnelles. C’est quand la gestion d’une entreprise n’est pas aussi simple que celle d’un bon père de famille qu’il faut se mĂ©fier.

Se mettre Ă  la place de l’entreprise pour mieux la comprendre

Une entreprise prend des risques importants quand elle s’engage dans d’importantes dĂ©penses dans la recherche et dĂ©veloppement afin d’innover et disrupter le marchĂ©. Ce qui lui permettra de gagner des parts de marchĂ©s, avoir une force de prix et donc d’augmenter ses marges et sa croissance future. Elle pourra alors employer plus de monde et augmenter les salaires de profils rares afin de les dĂ©baucher Ă  la concurrence (le salaire d’un employĂ© est fonction de l’offre et de la demande) et continuer d’augmenter son avantage compĂ©titif.

Mais quand une entreprise n’a pas vraiment de projets innovants Ă  se mettre sous la dent. Et que le retour sur capital investi n’est pas franchement intĂ©ressant alors mĂŞme que l’avenir n’est que brouillard. Alors l’entreprise se demande quoi faire avec son argent. Et comme tout le monde, elle veut surtout Ă©viter de faire quelque chose de stupide avec.

Alors comme tout le monde, elle va chercher Ă  prendre le moins de risque avec cet argent.

Quand vous ne savez pas quoi faire avec votre argent, et que vous ne voyez pas de raisons valables de l’investir Ă  risque ou tout du moins pas complètement. Vous cherchez Ă  investir cet argent de la manière la moins risquĂ©e possible pour crĂ©er la meilleure valeur.

image 24 Pourquoi Interdire les buybacks et réduire les dividendes est idiot

Un rachat d’action n’est rien de plus qu’une manière peu risquĂ©e d’allouer du capital pour une entreprise.

Quand l’avenir est incertain vous ne dĂ©pensez pas votre argent dans des projets d’innovation non rentables ou encore dans l’augmentation de salaires qui seront un poids sur les marges si l’Ă©conomie se retourne et ne feront que fragiliser la survie de l’entreprise.

Alors quand l’avenir est incertain et les projets de croissance peu rentables, une entreprise va procĂ©der Ă  des rachats d’actions et Ă  une meilleure distribution de dividendes.

Pourquoi ? Car c’est la façon la moins risquĂ©e Ă  ce moment lĂ  d’employer son capital. Ce capital, ce cash vient des actionnaires. Grâce Ă  leur argent, l’entreprise a pu investir et crĂ©er des opportunitĂ©s qui lui ont permis de faire des profits. Quand l’entreprise ne voit pas de bonne façon d’employer ce cash pour aller chercher encore plus de valeur, elle dĂ©cide de le redistribuer partiellement aux actionnaires via des dividendes et des rachats d’actions. C’est une façon de ne pas prendre de risque Ă  allouer ce cash sur des projets avec peu de retour sur investissement. Car les actionnaires seraient mĂ©contents de cette mauvaise employabilitĂ© des capitaux de l’entreprise.

En aucune manière cela veut dire que les dirigeants veulent s’engraisser car ils sont aussi actionnaires de la sociĂ©tĂ© oĂą ne veulent pas payer les employĂ©s plus. Ni que la fin est proche Ă©conomiquement parlant, s’ils ne veulent plus investir en recherche et dĂ©veloppement faute d’idĂ©es assez rentables.

Si vous Ă©tiez une entreprise. Vous non plus, vous ne voudriez pas mettre l’entreprise Ă  risque en allouant mal ce cash qui vous fera dĂ©faut et aura Ă©tĂ© mal investi si l’avenir est moins radieux et les ventes moins soutenues.

Racheter des actions, distribuer des dividendes doit donc ĂŞtre vu comme une stratĂ©gie prudente de l’entreprise dans l’allocation de son capital. Et non comme de l’argent jetĂ© par les fenĂŞtres.

Et cela vaut toujours mieux que de rester assis sur tout le cash sans l’allouer du tout et le voir rognĂ© par l’inflation, aussi faible soit-elle.

Ensuite, selon beaucoup de personnes qui ne veulent pas croire Ă  la hausse des marchĂ©s. Les rachats d’actions dits buybacks seraient la seule raison avec l’aide des banques centrales, que les actions auraient de monter. Les buybacks reprĂ©sentant l’essentiel des volumes.

Très bien. Mais depuis que les buybacks existent, s’ils Ă©taient vraiment nĂ©fastes pour le marchĂ© et pour le entreprises; Alors leur avènement serait nĂ©faste Ă©galement pour les actions de ces entreprises Ă  long terme. Or on voit que les entreprises qui rachètent beaucoup de leurs actions sont aussi celles qui surperforment le plus les indices boursiers.

On peut toujours se dire que l’argent investi dans un rachat d’actions est de l’argent que l’entreprise ne pourra pas investir dans l’innovation dont elle a besoin pour continuer Ă  croĂ®tre.

Mais en mĂŞme temps, ne vaut-il mieux pas distribuer l’argent plutĂ´t que de l’investir dans des projets peu voire pas rentables qui mettront l’entreprise Ă  risque Ă  long terme dans un avenir incertain ?

Il faut bien se dire que si les entreprises allouent leur capital Ă  des dividendes et rachats d’actions, c’est bien qu’elles savent ce qu’elles font et qu’elles partent du principe que c’est le meilleur moyen d’employer ce capital Ă  ce moment donnĂ© du cycle business. Si vous ne croyez pas que les entreprises savent Ă  minima ce qu’elles font, c’est plus un problème d’Ă©go qu’il vous faut rĂ©gler avant d’investir en bourse.

Critiquer les entreprises de distribuer trop de dividendes et de faire trop de rachats d’actions, c’est tout simplement critiquer les entreprises de faire des profits tout court. C’est donc les critiquer de croĂ®tre, les critiquer d’innover. Et donc les critiquer d’employer plus de personnel, d’investir plus et donc de participer Ă  l’essor Ă©conomique global de la sociĂ©tĂ©.

Oui, parfois on peut se dire que les entreprises achètent leurs actions au mauvais moment, souvent alors que les cours de bourse sont au plus haut.

Mais un rachat d’actions se juge comme toute dĂ©cision d’entreprise sur le long terme. Si les dividendes et les rachats d’actions servaient vraiment qu’a engrosser les dirigeants et les actionnaires au dĂ©triment du business et des rĂ©sultats futurs, ne pensez-vous pas que depuis longtemps, ces dĂ©cisions seraient nĂ©fastes pour le cours de l’action quand elles sont annoncĂ©es ?

Critiquer les rachats d’actions et les dividendes c’est avoir une vue court terme des choses et non une vue d’ensemble.

Interdire la vente à découvert est idiot car cela revient à être pire que les maux en asséchant encore plus la liquidité du marché et donc en apportant encore plus de défiance.

De la mĂŞme façon, interdire ou rĂ©duire les rachats d’actions et les dividendes ne feraient que pousser les entreprises Ă  ne rien faire de leur montagne de cash ou pire Ă  l’investir dans des projets peu rentables faute de mieux et donc Ă  dĂ©truire de la valeur Ă  long terme avec ce cash qui aurait pu ĂŞtre mieux allouĂ©. Pas sĂ»r que les actionnaires et par la suite les employĂ©s apprĂ©cient. Parfois on ne se rend pas compte qu’avec des dĂ©cisions court termistes on handicape l’avenir long terme.

C’est normal, c’est psychologique et a pu ĂŞtre prouvĂ© : l’incapacitĂ© de l’homme d’ĂŞtre vraiment patient pour avoir un bĂ©nĂ©fice supĂ©rieur. La majoritĂ© prĂ©fĂ©rant un bĂ©nĂ©fice moindre mais immĂ©diat quitte Ă  handicaper les bĂ©nĂ©fices futures.

VoilĂ  pourquoi je pense qu’interdire ou rĂ©duire les buybacks, rachats d’actions et dividendes est idiot et serait au final bien pire que les maux.

Mais comme d’habitude, on trouvera toujours Ă  redire. Aujourd’hui on critique les entreprises de trop distribuer. Alors demain on les contrĂ´lera et on les critiquera de ne pas assez distribuer de leurs profits voire mĂŞme on s’inquiĂ©tera qu’elles n’en font pas assez.

Mais ce qui et sĂ»r c’est que ce n’est pas en limitant que l’on arrivera Ă  amĂ©liorer les choses. Le gouvernement peut bien plus facilement dĂ©cider d’augmenter le salaire minimum ou encore d’augmenter les taxes dans un cycle Ă©conomique en essor pour faire en sorte de rĂ©cupĂ©rer une part de ces profits pour le bien commun s’il le veut vraiment plutĂ´t que d’interdire et limiter. Mais interdire les rachats d’actions, critiquer les dĂ©cisions des entreprises et faire porter le chapeau populaire, de toujours plus aux riches dirigeants, c’est un jeu perdant perdant pour tous.

Alors bien entendu que tout n’est pas rose dans la distribution de dividendes et rachats d’actions.

Parfois certaines entreprises prennent des dĂ©cisions qui ne font pas sens. Par exemple en finançant d’importants salaires aux dirigeants alors que l’entreprise ne survit que grâce aux taux bas d’une dette peu chère au dĂ©triment de l’actionnaire.

Ou alors quand les dividendes et rachats d’actions ne sont pas payĂ©s sur les cash flow mais sur de la dette supplĂ©mentaire Ă©mise.

Ou encore que le cash n’est pas plus employĂ© pour rĂ©duire la dette quand celle-ci est trop importante plutĂ´t que de le distribuer.

Mais lĂ  on parle de management et de dĂ©cisions d’entreprises que l’investisseur doit apprendre Ă  interprĂ©ter pour Ă©viter de mettre les pieds dans des entreprises qui sont gĂ©nĂ©reuses avec de l’argent qu’elles n’ont pas. Pire…des LBO.

LĂ  est le vrai danger. Et c’est quand ces entreprises sont majoritaires qu’il faut rĂ©ellement s’inquiĂ©ter.

Note: Tous les investissements sont partagés en temps réel sur L'Académie des Graphs. Le portefeuille représente mes convictions personnelles consolidées (de mes différents courtiers) et n'est pas une incitation à l'achat ni à la vente. La performance en cours inclus les gains ou moins values latentes et l'impact du change sur les actions étrangères. Performance 2024: +41%; 2023: +38%; 2022: +46%; 2021: +122%; 2020: +121%; 2019: +79%; 2018: +21%; 2017: +24%; 2016: +12%; 2015: +45%; 2014: +30%; 2013:+72%, 2012:+9%, 2011:-11%... Clique-ici pour découvrir le logiciel d'aide à la décison que j'utilise au quotidien pour détecter au bon moment les meilleures actions.

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Julien

Julien

Julien Flot est Investisseur/Trader pour compte propre depuis 2006 et vous aide en toute transparence au quotidien à mieux investir en bourse. Julien est comme vous, il a un jour voulu débuter en bourse, rapidement perdu quelques milliers d'euros avant d'apprendre de ses erreurs, bâtir une stratégie et l'appliquer avec discipline. Aujourd’hui grâce à sa "stratégie du moindre risque" il est devenu un investisseur qui bat régulièrement le marché ! Sur Graphseo bourse, il partage depuis 2008 ses succès, échecs, conseils, analyses et investissements pour vous aider à mieux investir et gagner en bourse à moindre risque ! Découvrez l'histoire de Julien Flot ici.