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Schumpeter, crise et destruction créatrice de l’économie

Avec la crise le moins que l’on puisse dire c’est que nous révisons nos cours d’économie et surtout nos théories. Après Le Marxisme c’est au tour de Schumpeter de revenir sur le devant de la scène avec sa grande constatation de la destruction créatrice qui colle parfaitement à la crise actuelle.

Ainsi l’autrichien voit dans la crise la promesse de progrès et de croissance future.

Derrière cette théorie de Schumpeter se cache en fait la réalité que les crises font partie intégrante des cycles économiques. On ne peut donc guère les éviter. Les crises sont certes destructrice de valeur à court terme mais pousse justement les individus à l’innovation pour se sortir et de la crise et commence dès lors un nouveau cycle d’expansion autour de nouvelles technologies et techniques.

Ces progrès sont par la suite vecteur d’une plus forte expansion encore jusqu’à ce que le marché devienne à nouveau saturé par la concurrence, obligeant les acteurs à réduire leurs marges pour conserver leurs parts de marché. L’innovation du départ n’en est alors plus une et amène la destruction de valeur et la recherche de nouvelles innovations, de nouveaux marchés pour relancer le cycle économique.

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Ainsi lorsque la concurrence devient trop forte, la valeur est détruite et les marges rognées ce qui amènent des épisodes de crise et de destruction. Les entrepreneurs sont alors plus enclins à prendre d’avantage de risques pour se sortir de la crise, ainsi les innovations technologiques ne sont pas le fruit du hasard pour Schumpeter mais bien la conséquence de la crise et de la volonté des entrepreneurs à prendre des risques pour innover à nouveau et créer ainsi une nouvelle croissance.

La fin du capitalisme :

Dans son oeuvre Capitalisme, socialisme et démocratie, Schumpeter semble rejoindre la conclusion de Karl Marx sur l’inévitabilité de l’effondrement du capitalisme. En surface, ce livre semble défendre le socialisme. Schumpeter pensait qu’une défense ouverte du capitalisme n’aurait permis au livre que d’être lu par ceux soutenant déjà le capitalisme. Il se déguisa donc en partisan du socialisme pour inciter le jeune socialiste à lire son travail, espérant que son lecteur reconnaitrait de lui-même les travers du socialisme.[3]

Schumpeter pense que le capitalisme sera remplacé par le socialisme pour des raisons très différentes de celles de Marx. Il rejette les conclusions de Marx, à propos duquel il écrivait : « Comme avec Marx, il est possible d’admirer Keynes tout en considérant néanmoins que sa vision sociale est fausse et que chacune de ses propositions est fallacieuse[4] ». Schumpeter estime que Marx et Keynes se rejoignent en ce que leurs théories expliquent que le capitalisme peut s’effondrer selon des causes qui sont endogènes, caractère commun qui permet d’offrir une justification rationnelle à l’anticapitalisme[5]. L’économie est un univers en perpétuelle mutation, et les théories néo-classiques fournissent une excellente analyse des interdépendances économiques, mais elles sont incapables de rendre compte de l’évolution du système économique et de ses fluctuations, car le problème central de l’économie, n’est pas la recherche de l’équilibre mais la gestion du changement[réf. souhaitée].

Pour Schumpeter, le succès du capitalisme conduit inévitablement à la création de grandes entreprises, gérées par des chefs d’entreprises, simples administrateurs et appartenant à des rentiers-capitalistes, véritables propriétaires des entreprises. Cette concentration aboutit à l’avènement d’un sentiment d’hostilité de la part des intellectuels et des populations. Schumpeter ne pense pas qu’un changement révolutionnaire soit plausible, mais estime que le capitalisme se sclérose progressivement de l’intérieur, pour des raisons sociologiques et culturelles, au fur et à mesure que des majorités démocratiquement élues choisissent de mettre en place une économie planifiée accompagnée d’un système d’État-providence et de restriction des entrepreneurs. Le climat intellectuel et social nécessaire à l’esprit d’entreprise et d’innovation, et donc à l’apparition d’entrepreneurs, décline et finit par être remplacé par une forme ou une autre de socialisme, encore plus sclérosant. Les gouvernements ont alors notamment tendance, pour être populaires, à développer l’« État fiscal » et à tranférer le revenu des producteurs vers les non-producteurs, décourageant l’épargne et l’investissement au profit de la consommation, ce qui crée une pression inflationiste croissante. Dans toutes décisions, les gouvernements démocratiquement élus ont alors tendance, pour garantir leur réélection, à privilégier le court terme au détriment du long terme.

Schumpeter est convaincu que la libre concurrence capitaliste est le meilleur système économique, il ne recommande donc pas cette évolution, mais il ne sait pas comment l’éviter. Le capitalisme ne peut poursuivre sa marche en avant qu’à condition que perdure l’esprit des entrepreneurs qui seul fait sa force, or le capitalisme secrète la grande entreprise et cette dernière étouffe toute velleité d’imagination. C’est le règne des cadres gestionnaires, des experts anonymes et des bureaucrates, plus soucieux de s’assurer une carrière stable, un revenu régulier et une position sociale avantageuse que de prendre des risques.

Il naît en 1883, la même année que John Maynard Keynes et l’année de la mort de Karl Marx, à Trešt en Moravie, ville austro-hongroise aujourd’hui tchèque. Son père est un industriel du textile mais le jeune Joseph se retrouve orphelin dès l’âge de 4 ans. Il entre en 1901 à la faculté de droit de Vienne et s’intéresse à la sociologie. L’antiquité gréco-latine a été sa première passion, et il s’est nourri de la pensée de sociologues comme Werner Sombart et Max Weber.

Il découvre l’économie, en suivant notamment les cours des théoriciens de l’École autrichienne : Friedrich von Wieser, Eugen von Böhm-Bawerk et Carl Menger[1]. Au début du XXe siècle, Vienne était une des capitales intellectuelles et économiques du monde. Les idées nouvelles y foisonnaient dans tous les domaines, avec de grands intellectuels : Sigmund Freud en psychanalyse, Gustav Mahler et Arnold Schönberg en musique, mais aussi en littérature et en peinture.

Docteur en 1906, il se rend en Angleterre et s’y marie en 1907. Son mariage se disloque rapidement, en partie à cause du tempérament de « Don Juan » qui était le sien[2]. Il quitte alors l’Angleterre et s’installe au Caire où il travaille en tant qu’avocat pour le tribunal mixte international.

En 1908, il publie son premier ouvrage, devenu très vite un classique de la statistique économique, Nature et contenu principal de la théorie économique, ce qui lui fait obtenir en 1909 une chaire de professeur d’université en économie politique à l’université de Czernowitz, alors qu’il n’a que 26 ans. Il publie la première édition de sa Théorie de l’évolution économique en 1911, ouvrage qui s’affranchit du cadre néoclassique et témoigne de son intérêt pour la dynamique et les lois du changement économique. Schumpeter met particulièrement en exergue l’importance de l’entrepreneur et du processus de destruction créatrice apportée par l’offre de nouveaux produits sur le marché.

Entre 1911 et 1919, il enseigne à l’université de Graz (en Autriche). Avec les sociologues Werner Sombart et Max Weber, il dirige Archiv für Sozialwissenschaften (Archives pour les sciences sociales). Après la guerre, il est brièvement ministre des Finances (1919-1920) du gouvernement socialiste d’Otto Bauer alors que l’Empire austro-hongrois s’effondre, puis il dirige pendant quatre ans une banque privée, la Biedermannbank de Vienne, jusqu’à sa faillite (1920-1924)[1].

Il reprend sa carrière universitaire à l’université de Bonn. En 1926, il publie la deuxième édition de la Théorie de l’évolution économique ; la même année, sa deuxième épouse meurt tragiquement. Il se rend plusieurs fois aux États-Unis, puis s’installe définitivement à l’Université Harvard en 1932 suite à la montée du nazisme en Europe centrale. Il y enseigne jusqu’en 1950 et parmi ses étudiants à Harvard figurent Robert Heilbroner, Paul Samuelson, Wolfgang Stolper, Paul Sweezy et James Tobin.

De 1937 à 1941, sa réputation internationale lui vaut de présider la Société d’économétrie dont il est l’un des fondateurs. En publiant en 1939 Les Cycles des affaires, il revient sur l’analyse de la croissance. En 1942, son livre Capitalisme, socialisme et démocratie lui vaut une réputation d’économiste « hérétique ». En 1950, alors qu’il devient président de l’Association internationale d’économie, il s’éteint à 67 ans. Sa troisième épouse édite en 1954 la monumentale Histoire de l’analyse économique à laquelle il a consacré ses dernières années.

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