La bourse va changer. Vers une année 2026 pivot. Voici pourquoi.
On applaudit la baisse de l’inflation. 2,7% au lieu de 3,1% attendus. On se dit que avec l’emploi qui se dégrade cela pousse la banque centrale américaine à baisser ses taux plus largement que la seule baisse de taux prévue en 2026.
On paye cette news dans le monde du bad news is good news.
Mais.
A un moment, si le chômage continue d’accélérer sa hausse, l’inflation de baisser rapidement. Le marché va s’inquiéter que la dégradation économique s’accélère et que la FED est en retard. A ce moment là le narratif va changer et on va avoir peur sur les cycliques d’une récession. Bad news deviendra bad news.
C’est le secouage de cocotier en prétexte pour corriger sur les cycliques qui ont bien performée depuis quelques mois.
Mais
La guerre froide US/Chine continue. Les déficits étatiques aussi, les stimulus aussi. Le contrôle de la courbe des taux aussi et donc la future création monétaire.
Au delà du verdict de la cour suprême sur les tarifs douaniers. Il y’a fort à parier que la hausse des matières premières, la hausse de l’énergie, la hausse de la bouffe et de la consommation de base ainsi que la hausse des tarifs douaniers sur le consommateur final vont arriver dans l’inflation mesurée ces prochains mois.
Certains diront alors que la fed ne peut pas plus baisser ses taux, ce qui mettra sous pression les valorisations de la tech.
Mais fera revenir en consensus les valorisations des valeurs values, des actifs tangibles.
L’argent va continuer de couler à flots mais dans un monde où les taux sont plus élevés que la dernière décennie. Où l’inflation reste plus élevée que la dernière décennie. La rotation va devenir consensus.
Et puis on va remplacer Powell, on risque de forcer une baisse de taux de la FED que l’état de l’économie ne réclame pas et faire du QE. Le tout pour continuer de faire du déficit fiscal et du stimulus pour gagner la course à l’IA vs la Chine. Augmenter la masse monétaire et pousser plus d’inflation dans le système.
Sauf que cette fois, l’inflation se verra dans l’économie réelle et pas seulement dans les actifs. Cela permettra de continuer d’investir même avec des niveaux de dette important et d’utiliser l’inflation pour résorber cela sans parler des taux courts de la fed plus bas que le marché et l’inflation, donc des taux réels négatifs permettant de roll la dette américaine vers des maturités plus courtes.
On en vient à l’hypothèse de travail exposée depuis la fin du covid, d’un monde proche de celui de post seconde guerre mondiale. Avec un besoin d’investir massivement, la course contre l’URSS, mais endetté avec des taux élevés.
Dans ce monde, la seule protection pour l’investisseur ce sont les commodités et les actions liées aux actifs tangibles. Sans toucher aux profits, on peut décider de les valoriser 15 fois les profits au lieu des 5 fois des dix dernières années. Cela fait 400% de hausse sans hausse de profits, juste par un phénomène de revalorisation. Imaginiez si en plus, les profits grimpent.
Surtout que dans ce mode, le gros des investissements ont été fait ces dernières années, les capex ne sont pas si énormes si on compare aux nouveaux capex heavy qui étaient les anciens capex light de la dernière décennie : Les Gafam.
Maintenant, la tech va continuer de performer et d’avoir une hausse de ses résultats. Mais même avec cela, si le marché décide de valoriser 20 ce qui est aujourd’hui valorisé 30, cela fera tout de même sous performer le secteur même si la productivité avec l’IA tend à être démontrée en 2026 et que les commandes et capex continuent d’affluer.
C’est une question de valorisation (ce que le marché est prêt à payer) plus que de résultats le marché en cours et à venir.
Et si la FEd donc baisse plus que de raison ses taux. Cela va créer un casse tête pour l’Europe et les émergents. Le dollar faible, c’est bien un moment, cela permet de rameuter du flux à la maison et supporter la croissance interne du reste du monde dépendant de l’importation de l’énergie. Mais cela pénalise les exportations et à un moment les banques centrales du monde entier même si leur cycle de croissance se relance, devront aussi baisser les taux pour accompagner les US et accepter plus d’inflation, poussant encore plus donc le consensus vers les actifs réels.
L’énergie. Depuis 2014, les Us ont pu profiter de la croissance de production du bassin Permien. Ils ont pu devenir exportateur. Or, ces beaux jours sont derrières (enfin, on parle en années hein). La production va décroître. D’où le besoin des US de mettre la main sur de nouvelles réserves en se battant pour la paix dans le monde et la fin des narco trafiquants.
Car il faut pouvoir continuer de mettre la pression sur la Russie, fournir l’Europe et se fournir soi même alors que les data centers poussent comme des petits pains et plus vite que les infrastructures peuvent être construites, créant un goulot d’étranglement matériel mais aussi énergétique.
Plus que jamais, on aura besoin de toute l’énergie que l’on a, même si c’est pas très vert : le charbon, et même si c’est pas pro Trump, le solaire. On aura besoin de tout le mix énergétique et de construire toujours plus de capacités.
Le but des Chinois pour affaiblir les US, sera de créer un choc de confiance tel que la bourse US par sa chute , casserait l’économie. Les foyers les plus aisés ayant un effet de richesse par la hausse de la bourse et étant les seuls à soutenir la consommation US et son PIb actuellement.
A contrario, les US peuvent affaiblir les Chinois, en les coupant de leurs débouchés exportateurs, poussant à rapatrier des capacités en dehors de Chine et poussant encore plus de déflation avec un jeu des monnaies en Chine et des surcapacités industrielles et énergétiques majeures alors que la consommation interne ne peut pas encore prendre le relais. Ou alors il faut renverser la table, et par la guerre des monnaies pousser un renouveau de l’inflation en Chine, rendant leurs exportations plus chères et moins compétitives. Cela semble compliqué, les US peuvent avoir un meilleur jeu de pression sur les pays qui acceptent encore les exportations Chinoises à l’avenir : L’Europe.
Ces efforts vont pousser ces pays à dépenser toujours plus pour soutenir leur effort de guerre en coulisses. Et ça, c’est inflationniste. Ce faisant, les autres pays, n’ont pas d’autres choix que d’emprunter la même route pour ne pas être distancé et on boucle la boucle. Partout dans le monde la droite gagne de plus en plus les élections mais elle est poussée à des politiques de stimulus.
On fera chauffer la baraque à frites pour continuer d’investir en s’endettant et utiliser l’inflation et la croissance comme des leviers de désendettement lissés dans le temps.
Donc le marché sera volatil dans cette rotation qui se met en place. Mais dans toute correction, même forte, il faudra garder à l’esprit que les indices surpondérés en valeurs tech pendant 15 ans, donneront une illusion de ce qu’il se passe vraiment et il faudra sortir de ceux ci pour voir la réalité et que tout le marché ne souffre pas.
Il faudra également se dire que les stimulus sont toujours là, le contrôle des taux aussi, les QE sous différentes formes aussi, les secteurs aidés aussi. Même si on n’a pas plus de baisse de taux, la hausse de l’inflation réelle poussera des taux négatifs réels comme un nième, soutien.
La dérèglementation bancaire, les baisses d’impôts et les aides aux moins aisés devraient également faire comprendre, que ce marché outre des corrections techniques , devra être acheté. Mais avec une vue de rotation.
Car, le plus gros problème de la tech, va être que les attentes sont énormes. Les objectifs furent relevés. La moindre déception, la moindre problématique de financement car les taux restent hauts, les introductions en bourse en 2026 peuvent être repoussées si les marchés s’y prêtent pas, les promesses de contrats peuvent être annulées si le marché manque de liquidités où si les résultats tardent à venir. Peut être pas pour 2026 mais 2027 est une possibilité. Tout comme Oracle sème le doute sur l’ensemble du secteur, si le pognon vient à manquer, ce sera un effet domino.
Mais comme la bourse est l’économie, on est déjà sur du too big too fail. Personne ne laissera une crise de l’IA se réaliser en ouvrant les vannes des liquidités encore plus pour éviter au marché du crédit de se gripper.
Si le pétrole est maintenu bas et si le marché a peur d’une récession, ce seront des prétextes correctifs pour faire baisser les cycliques qui devront être vues comme une opportunité long terme dans le scénario plus large évoqué ci dessus.
Si vous me lisez depuis un moment, rien de nouveau. Tout ce qui est dit ici a été construit ces dernières années avec une hypothèse dès la fin du covid. Maintenant, cela fait de plus en plus consensus.
Mais à un moment donné, tout ceci va accélérer la fracture sociale. Il faut s’attendre dans les prochaines années, à voir les électeurs mettre la pression et pousser les politiques à faire des politiques moins pro entreprises et conglomérats. Mais plus axées sur le travailleur. On devrait relancer les anti trust sur les Gafam, les taxes sur les riches dans l’idée de financer un rebond démographique et une protection des travailleurs face à l’IA, face à l’inflation, face aux inégalités devenues trop béantes.
Mais on sait que l’économie est maintenant trop dépendante des marchés. Il faut donc aussi lier le travailleur à la bourse pour éviter toute remise en question du système qui vise à la concentration des pouvoirs au sein de peu de mains et d’entreprises.
Offrir des comptes aux enfants, lier leur retraite aux marchés, et pousser chacun à investir pour protéger sa rente de l’inflation que l’on dira acceptable en échange de la protection des emplois et des salaires des travailleurs. L’inflation va aider à réduire les dettes et les inégalités dans le temps.
Les Us sont un peuple pragmatique, mais ne croyons pas qu’ils ne peuvent pas quand électeur le voudra, tuer leurs conglomérats. Et ce sera le jeu de la Chine d’insuffler de par les réseaux et ses moyens de pression, cette idée dans l’électorat.
Bon, ça c’est pas pour tout de suite, mais quelque chose à garder en tête pour les long termistes en mode les 30 prochaines années seront comme les 30 dernières. « A que c’est pas sûr. »
Et rien n’est négatif là dedans; Le but est de comprendre que tout n’est que cycle. Que le dernier a été tellement long qu’il a fait croire aux gens qu’ils ne s’arrêterait jamais.
Croire que même si la bourse baisse, il y’a toujours quelque chose qui monte sur les marchés. Penser que bien investir, c’est s’avoir s’adapter aujourd’hui au monde qui vient et non pas rester ancré au monde qui fût.
Ce que l’on voit année après année maintenant, c’est un début de retournement. Et le fait que beaucoup plus de gens parlent maintenant d’un autre cycle possible, démontre que l’idée a gagnée en maturité depuis que j’ai pu l’exposer.
En vous souhaitant une bonne année 2026.
Faîtes tourner sur vos réseaux cette prévision et ses graphiques en attendant.
Portefeuille Graphseo Bourse
L’année n’est pas terminée encore mais elle l’est un peu pour moi. J’ai fait les arbitrages et les nettoyages que je voulais pour imputer les dernières moins values en 2025. Et récupérer des liquidités pour remettre à plat mes portefeuilles pour être d’attaque en 2026.
Vous allez bientôt pouvoir suivre tout cela en temps réel en rejoignant l’Académie des Graphs qui ouvrira ses portes dans quelques jours pour la session 2026.
Les lecteurs de cet article lisent maintenant :
amicalement
Julien
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PS: Tous mes investissements sont partagés en temps réel sur L'Académie des Graphs. Le portefeuille représente mes convictions personnelles consolidées (de mes différents courtiers) et n'est pas une incitation à l'achat ni à la vente. La performance en cours inclus les gains ou moins values latentes et l'impact du change sur les actions étrangères. Performance 2024: +41%; 2023: +38%; 2022: +46%; 2021: +122%; 2020: +121%; 2019: +79%; 2018: +21%; 2017: +24%; 2016: +12%; 2015: +45%; 2014: +30%; 2013:+72%, 2012:+9%, 2011:-11%... Clique-ici pour découvrir l'Académie des Graphs où je t'accompagne au quotidien, partage mes positions et portefeuilles dynamique et long terme en temps réel.
