Saylor a plus peur de ce poison lent que d’un krach Bitcoin

Le Bitcoin n’y arrive plus. La sphère crypto craque et perd une fortune. Saylor a t-il eu tort ? Tom lee promet t-il la Moon pour battre Saylor ? Bref, tu l’as compris, il faut qu’on parle et qu’on analyse tout ça. Car entre opportunité d’une vie et krach, il y’a un choix à faire maintenant.

Michael Saylor est la figure emblématique du maximalisme Bitcoin. Sa conviction est totale, son message martelé : il vise un gain de 30% par an sur les 20 prochaines années grâce à l’actif numérique. Mais derrière cette assurance inébranlable se cache une mécanique bien plus fragile qu’il n’y paraît. Contrairement à la croyance populaire, le plus grand danger qui pèse sur sa stratégie n’est pas l’effondrement brutal du marché, mais un ennemi bien plus insidieux, dont la principale arme est l’ennui.

Le véritable poison : un marché « en zigzag » plutôt qu’un krach brutal

Takeaway n°1 : Le plus grand danger n’est pas le krach, mais l’ennui.

Pourquoi un marché baissier lent, ou un marché neutre qui « zigzague » pendant des années, est-il plus dangereux pour la stratégie de Michael Saylor qu’un krach violent et rapide ? La réponse réside dans la psychologie des investisseurs et la mécanique de financement de MicroStrategy.

Un krach est un drame spectaculaire, souvent suivi d’un rebond tout aussi vif. En revanche, un marché stagnant, qui évolue sans direction claire pendant une longue période, est un poison lent. Cet ennui mortel « tue la spéculation », érode progressivement la confiance et, surtout, assèche la capacité de l’entreprise à lever des fonds. Sans l’excitation d’un marché haussier, l’appétit des investisseurs s’émousse, rendant quasi impossible l’émission de nouvelles actions ou de dettes à des conditions favorables. C’est cette lente agonie de l’intérêt qui représente la menace la plus sérieuse pour le modèle de Saylor.

…le truc qui serait le plus dangereux pour Sailor et pour énormément d’autres Bitcoin Treasury Company c’est pas finalement que le Bitcoin craque en tant que tel c’est en fait un marché baissier lent qui durerait plusieurs années…

Le dilemme de l’acheteur : l’incapacité à réellement « acheter la baisse »

Takeaway n°2 : Saylor achète massivement quand le marché monte, pas quand il baisse.

La stratégie de MicroStrategy repose sur un principe simple : acheter du Bitcoin, encore et toujours. Mais pour cela, l’entreprise a besoin de capitaux frais, levés soit par l’émission de nouvelles actions, soit par la dette. C’est ici que se révèle le paradoxe central de la stratégie de Saylor : son moteur d’accumulation tourne à plein régime non pas lorsque les actifs sont bon marché, mais lorsque l’euphorie du marché est à son comble.

Il est en effet beaucoup plus facile de convaincre les investisseurs lorsque le Bitcoin est en pleine ascension. Par conséquent, Michael Saylor réalise ses plus gros achats lorsque les prix sont déjà élevés, le forçant à agir en acheteur de momentum plutôt qu’en accumulateur de valeur. À l’inverse, lorsque le marché baisse et que l’ennui s’installe, sa capacité à lever des fonds diminue drastiquement. Cela crée une « incapacité à pouvoir réellement profiter des baisses du Bitcoin pour pouvoir réduire son prix de revient », une fragilité structurelle majeure de son approche.

La machine à dilution : une fuite en avant permanente

Takeaway n°3 : La survie de la stratégie repose sur une dilution continue des actionnaires.

Cette dépendance à l’euphorie du marché pour financer les achats mène directement à l’exigence la plus contraignante de la stratégie : une chasse perpétuelle aux nouveaux capitaux, souvent au détriment des actionnaires existants. MicroStrategy doit sans cesse trouver de nouveaux moyens de récupérer du cash, non seulement pour acheter plus de Bitcoin, mais aussi pour assurer sa survie opérationnelle : payer les salaires, les frais et même le service des dividendes.

Pour attirer ces capitaux, la principale méthode est la dilution des actionnaires via l’émission de nouvelles actions. C’est une fuite en avant. L’étape suivante, selon toute vraisemblance, consistera à offrir des instruments encore plus complexes, comme des « calls » ou des « warrants » gratuits – des options d’achat d’actions à un prix fixé – pour maintenir la machine en marche. Il s’agit simplement d’une forme de « future dilution » pour convaincre les investisseurs de continuer à financer l’aventure.

…vous avez non seulement besoin que Bitcoin fonctionne mais vous avez besoin en fait que le prix également de Bitcoin devient exponentiel pour pouvoir sans cesse récupérer toujours plus d’argent.

Le piège du survivant : le génie n’est qu’une histoire bien racontée

Takeaway n°4 : La stratégie de Saylor est un exemple parfait de la « théorie du survivant ».

Cette approche d’investissement à quitte ou double illustre parfaitement un biais cognitif bien connu : le biais du survivant. L’histoire ne retient que les succès éclatants de ceux dont les paris extrêmes ont fonctionné, en ignorant la multitude d’acteurs qui ont suivi une voie similaire et ont tout perdu. Comme le souligne la source, « on en fera un film si ça réussit ».

On met en avant les quelques visionnaires qui ont réussi grâce à une conviction absolue, mais on oublie les innombrables échecs. Cette approche est qualifiée de « dangereuse » car elle glorifie le risque extrême en occultant la probabilité bien plus grande de l’échec. Le destin de Michael Saylor est suspendu à ce pari binaire : « si ça réussit pas on dira ben voilà c’était l’idiot du village et si ça réussit on dira c’était un génie ».

Conclusion : La conviction à l’épreuve du temps

La stratégie de Michael Saylor, en apparence simple et inébranlable, est en réalité une mécanique complexe et fragile. Elle est profondément dépendante non pas tant de la survie du Bitcoin que de la psychologie du marché, d’un momentum haussier pour attirer les capitaux et d’un besoin constant de liquidités qui se fait au détriment des actionnaires. Le véritable test pour sa conviction n’est pas un krach spectaculaire, mais l’épreuve du temps dans un marché apathique qui s’ennuie.

Face à ces pressions invisibles, la conviction extrême est-elle la marque des génies ou simplement un pari qui n’a pas encore échoué ?

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amicalement

Julien

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Julien

Julien

Julien Flot est Investisseur pour compte propre depuis 2006 et vous aide en toute transparence au quotidien à mieux investir en bourse. Julien est comme vous, il a un jour voulu débuter en bourse, rapidement perdu quelques milliers d'euros avant d'apprendre de ses erreurs, bâtir une stratégie et l'appliquer avec discipline. Aujourd’hui grâce à sa "stratégie du moindre risque" il est devenu un investisseur qui bat régulièrement le marché ! Sur Graphseo bourse, il partage depuis 2008 ses succès, échecs, conseils, analyses et investissements pour vous aider à mieux investir et gagner en bourse à moindre risque ! Découvrez l'histoire de Julien Flot ici.