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Depuis quelques mois voire 2 ans maintenant, Ray Dalio est fortement médiatisé pour ses positions prudentes sur l’avenir économique. Pour lui le monde est le même qu’au début des années 30 et donc il croit à une forte correction des marchés à cause du cycle et des niveaux de dette sans parler de la montée des populistes. Il parle notamment d’une comparaison avec 1937.
Bien entendu Ray Dalio n’est pas n’importe qui et il n’en faut pas moins à tous ceux qui crient à la crise financière et au krach boursier depuis des années pour sa taper sur l’épaule et utiliser les propos de Ray Dalio pour les manipuler et les exagérer à leur propre avantage.
Ainsi peut-on lire que Bridgewater, le fond de Ray Dalio qui est aussi le plus important hedge fund a prit d’énormes positions baissières et parie sur un krach.
A ce moment là, on n’est même plus sur de la faute professionnelle, de la désinformation ou tout simplement de la mauvaise foi mais tout simplement sur de la manipulation.
Tant est si bien que Ray Dalio, lui même a du se fendre d’un tweet pour bien exprimer que Bridgewater n’était absolument pas vendeur sur le marché.
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----------------------------------Mais le mal est fait, les gens aiment bien trouver des raisons simples de satisfaire leurs opinions via un biais cognitif psychologique bien connu.
La désinformation est omniprésente.
Ainsi on vous dira que Bridgewater a pris des positions baissières pour plusieurs milliards et que c’est bien la preuve qu’ils s’attendent au Krach Boursier. Mais c’est malheureusement omettre le nombre total de milliards que la société a sous gestion qui rendent ces positions vendeuses loin d’être majoritaires dans le portefeuille.
Surtout Bridgewater gère plusieurs portefeuilles selon différentes stratégies.
Là aussi, le reportage de France 5 sur Blackrock a encore une fois démontré, que dès qu’il s’agit de finance, il faut vendre tout et n’importe quoi au public pourvu que ça fasse peur. On parlait alors du fait que Blackrock détenait des parts bien plus importantes qu’en réalité au sein des plus grosses entreprises mondiales. Ce qui est faux, à moins que 5% soit considéré comme une part importante capable de donner les pleins pouvoirs à Blackrock.
Mais revenons à Ray Dalio et Bridgewater.
Ray Dalio est connu pour son portefeuille all weather. Le but est de ne pas prévoir le futur et donc d’avoir un portefeuille diversifié au point de pouvoir résister à tous les cycles sans les anticiper.
Beaucoup de personnes associent ce que pense Ray Dalio aux positions de Bridgewater. ce qui est faux. ray Dalio a le droit d’avoir une conviction et de l’exprimer mais si on regarde ce que Bridgewater fait, on est très loin de coller aux convictions de Ray Dalio. Comme tout fond, il est diversifié et il a dans le cadre de cette diversification des positions baissières et des options de vente de protection tout comme des options d’achat d’ailleurs.
Comment Ray Dalio a eu l’idée du portefeuille All weather ?
La pensée de Ray Dalio est la suivante : la plus grande erreur des investisseurs est de croire que ce qui est arrivé dans un passé récent présume de ce qui arrivera dans un futur proche.
Et Ray Dalio parle d’expérience puis c’est parce qu’il a lui même fait l’erreur que le all weather portfolio est né.
Nous sommes en 1971, Nixon annonce la fin de la convertibilité du dollar en or mettant fin à Bretton woods. Dalio a l’époque déduit que les actions devraient alors s’écrouler. Selon lui, si les titres en dollars n’ont plus une contrepartie honorée en or, ils perdront de la valeur. Le marché monte de 4% le lendemain.
Voilà une première leçon d’humilité pour Dalio et il en a eu plusieurs au long de sa carrière. Et c’est bien pour cela qu’est née le All weather.
Donc quand Ray Dalio nous annonce les problèmes d’aujourd’hui et les conséquences de demain. Il faut y voir une conviction, un partage humble et non une certitude et l’annonce du krach boursier. Ray Dalio sait qu’il peut se tromper et sait que la meilleure défense d’un portefeuille c’est de diversifier.
Si Ray Dalio reste une légende, il faut comprendre avec quelle humilité il partage aujourd’hui ses convictions. En aucune manière il s’agit de dire que Ray Dalio entrevoit le krach boursier pour 2020 ou qu’il prend des positions vendeuses massives via son fond Bridgewater.
L’objectif de Ray Dalio est de penser risque plutôt que de penser gain et de protéger le portefeuille. Il cherche donc à entrevoir les risques afin d’y être le mieux préparé comme en 2008, où sa performance fut positive. Mais pour cela il accepte des années de contreperformance quand les marchés montent. Car son but n’est pas d’avoir raison et gagner le plus d’argent possible chaque année peu importe le cycle. Non son but c’est de protéger le portefeuille durablement. Et ce que nous dit Ray Dalio, c’est à prendre comme une protection et non un appel au Krach boursier à la vente de votre portefeuille voire au short massif.
Maintenant rentrons un peu plus dans le détail de ce que nous dit Ray Dalio sur le cycle actuel, les risques et pourquoi il s’attend à une forte correction des marchés.
Ray Dalio a beaucoup de presse actuellement. Mais c’est vrai de tous les experts et moins experts pour peu qu’ils annoncent un krach bousier et un changement de paradigme. Cela fait cliquer et vendre.
Par contre ceux qui annoncent la hausse continue depuis des années, eux font beaucoup moins la une et pourtant…Ils ont raison.
Alors pour Ray Dalio les marchés sont survalorisés, nous sommes dans les années 1930 et donc un gros changement de paradigme est en train de s’opérer sous nos yeux.
Et comme d’habitude c’est la faute au QE.
En 2019, je suis toujours consterné que l’on comprenne si mal ce qu’est le QE. On continue de l’accuser de tous les maux et du fait qu’ils sont à l’origine de la bulle sur les actifs (immobilier, actions, etc…).
Je ne vais pas rentrer dans des argumentaires stériles. Je vais prendre la performance annualisée sur le marché boursier depuis que le QE est en place. Et comme toutes les banques centrales ont fait du QE, que la bulle est soi disant mondiale. Prenons donc la performance annualisée du marché boursier. On arrive à moins de 9%. Une belle performance. Voilà ce que des milliards de milliards déversés arrivent à donner comme performance. bravo. Ce qui est bizarre c’est que cette énorme performance n’est pas majoritairement supérieure à la performance annualisée des marchés boursiers sur les 40 dernières années alors que la définition même de QE n’existait pas…
Cela ne veut pas dire qu’une correction de marché n’aura pas lieu. Cela veut dire que le marché n’est pas euphorique ou survalorisé. Et que même s’il l’était, le QE n’est pas responsable.
Mais bon c’est simple de penser cela, on trouve une raison qui semble logique et rationnelle et un bouc émissaire. Mais c’est faux.
Ensuite, on parle du krach boursier, de la correction de marché, des baisses de l’économie mondiale et baisses des profits. Il est certain qu’après une telle performance des entreprises et des actions, il sera compliqué de tenir le rythme. Et que donc après des années à 9% de gains annuels, il faudra accepter que la moyenne des prochaines années soit plus proche des 4%.
Oui, je suis d’accord. Mais n’est-ce pas là la définition d’une fin de cycle? Des fins de cycles nous en avons connues. Pour autant, ce n’est pas la fin du monde et comme je l’ai déjà dit dans de précédentes vidéos, on trouve toujours de nouvelles sociétés avec de nouveaux avantages compétitifs capables de tirer profits du changement de cycle. C’est là notre avantage en tant qu’investisseur actif. De ne pas subir la lame de fond mais de savoir sélectionner les entreprises qui performeront demain.
L’important n’est pas de prédire la crise ou la correction de marché. On sait tous que le marché finira par baisser. ce qui importe c’est de pouvoir prévoir quand réinvestir. Et même dans un marché baissier, quels seront les leaders de demain et les entreprises qui déjà tirent leur épingle du jeu.
Parlons démographie. C’est la clé de tout.
Or si la population va baisser dans quelques pays, mondialement elle va continuer d’augmenter. Et ça c’est un vecteur de croissance future.
Je ne pense pas qu’il y’a de quoi avoir peur et crier au krach boursier ou à la crise financière pire que les subprimes. Nous avons connu un cycle exceptionnel. Et la plus forte probabilité c’est qu’il va juste falloir se contenter à présent d’un retour à la moyenne long terme. Pas de quoi retirer votre argent de la banque et creuser un trou dans votre jardin pour y mettre tout votre or.
Dalio est un grand fan du retour des populistes. Et donc voit l’inflation revenir au galop et la remontée des taux. Cette remontée des taux mettra une pression forte sur les entreprises fortement endettées et non rentables.
Tant mieux. Je suis fan de Schumpeter et d’une meilleure allocation du capital.
Mais quand on parle de dette, il faut aussi parler de cash. Et là aussi on atteint des records. Les entreprises n’ont jamais eu autant de cash. Et en fin de cycle, elles ne savent pas trop quoi en faire. Sans parler des entreprises qui ont beaucoup de dettes mais aussi beaucoup de cash pour des raisons d’effet de levier en période de taux bas et aussi d’évasion fiscale. Comme d’habitude quand on parle dette on ne peut pas juste se contenter de regarder les niveaux mais creuser.
Les hauts niveaux de dette de l’Etat sont gérables par le retour de l’inflation. Dalio en a peur et en fait l’élément majeur de Krach.
Mais, je ne vois toujours pas en quoi on a peur d’un retour de l’inflation. Comme j’ai pu le dire dans une précédente vidéo. Justement, le retour de l’inflation pour moi poussera à se séparer de l’obligataire. Même l’obligataire indexé sur l’inflation ne protégera pas de la perte de pouvoir d’achat.
La seule protection se trouvera dans les actions, des entreprises saines, avec des avantages compétitifs leur permettant d’augmenter leurs prix sans impacter leurs ventes. C’est le pricing power.
Je pense qu’a l’avenir ce sont les gestionnaires passifs qui risquent de passer un sale quart d’heure avec un marché qui risque de faire le yoyo pendant de nombreuses années. Mais en tant qu’investisseur actif, si on est sélectif, alors un environnement inflationniste n’est absolument pas nécessairement destructeur de valeur. Bien au contraire.
Le gros problème c’est l’hyperinflation. Krugman, prix nobel tout de même l’annonce depuis 2012… Mais en 2019, est-ce qu’on peut vraiment entrevoir que c’est un scénario plausible ? Je pense qu’on en est loin. On n’arrive même pas à avoir 2% d’inflation encore. Chaque chose en son temps.
Inutile de prédire et de jouer aux devinettes en bourse. C’est au final cela le plus gros risque.
Vous faire avoir et convaincre par des arguments qui semblent rationnels mais qui mélangent cause et causalité en permanence.
On gagne plus à ne pas chercher ce que le marché fera ou ce que l’on pense qu’il devrait faire mais juste à suivre ce qu’il fait.
Alors bien sûr, ça fait moins peur, ça ne fait pas cliquer ni vendre les magazines et les kits de survie. Mais pour un particulier cela permet de faire une performance sans prise de tête qu’un gestionnaire de fond ne pourra jamais obtenir.
Là où l’on peut rejoindre Dalio le plus, c’est sur l’accroissement des inégalités. Et que c’est de là où le politique peut venir impacter les marchés d’une façon que nous ne pouvons pas anticiper. Le capitalisme est son propre ennemi et sa destruction lui sera propre. Mais ce n’est absolument pas certain que nous en soyons encore là.
Mais c’est là où je rebondis sur le fait que les Gouvernements lanceront également l’opération des grands travaux et des déficits plus larges encore pour limiter la hausse des populistes. L’inflation sera une nécessité pour les Etats. Mais je ne vais pas me répéter. Je vous laisse voir ou revoir mes précédents articles vidéos sur le sujet.
Ce me fait penser d’ailleurs a Socrates (Platon) qui avait déjà stipulé le processus par lequel les populations passent de la démocratie au totalitarisme. Ce sera l’occasion de rassembler mes notes et d’en faire un prochain article/vidéo pour s’ouvrir à la réflexion, que l’homme n’a pas beaucoup changé depuis.
PS: Je te recommande aussi de lire
Note: Tous les investissements sont discutés, annoncés et partagés en temps réel sur L'Académie des Graphs. Le portefeuille représente mes convictions personnelles consolidées (de mes différents courtiers) et n'est pas une incitation à l'achat ni à la vente. La performance en cours inclus les gains ou moins values latentes et l'impact du change sur les actions étrangères. Performance 2023: +38%; 2022: +46%; 2021: +122%; 2020: +121%; 2019: +79%; 2018: +21%; 2017: +24%; 2016: +12%; 2015: +45%; 2014: +30%; 2013:+72%, 2012:+9%, 2011:-11%... Suivez mon portefeuille et mes positions gratuitement en cliquant-ici