La crise Grecque atteindra lundi soir son épilogue. Alors que les marchés sont nerveux, la passivité de l’Europe jusqu’a maintenant peut justement précéder une préparation de Grexit, soit de sortie de la Grèce de la zone Euro. L’Europe de 2015 serait certainement plus capable que celle de 2011 d’en absorber les conséquences. Avec le risque de défaut, les analystes d’ING se proposent justement d’analyser les conséquences sur les marchés financiers et l’économie d’une sortie de la Grèce de la zone euro avec notamment le plus grand risque de tous: la propagation aux autres pays membres…qui sera certainement le plus fort argument pour sauver une fois de plus la Grèce. Le compte à rebours a commencé…
Peter Vanden Houte, Carsten Brzeski et Paolo Pizzoli chez ING analysent les conséquences d’une faillite de la Grèce et d’un Grexit.
Surtout, les économistes d’ING rappellent que même si un accord de dernière minute était trouvé, la crise grecque ne serait pas terminée pour autant. Au vu des besoins financiers du pays, un troisième plan de soutien parait inévitable. Les créanciers devraient alors être prêts à abandonner une partie de la dette et le gouvernement grec devrait s’engager dans des réformes structurelles, en cessant d’utiliser la marche arrière à chaque étape du processus.
Pour faire face à la panique (« bankrun »), la Grèce devrait alors instaurer un contrôle des sorties de capitaux et nationaliser ses banques. Le coût des produits importés s’envolerait, l’investissement, le crédit, la consommation connaitraient un coup d’arrêt, poussant la Grèce dans une profonde récession. Le chômage augmenterait, le pouvoir d’achat des citoyens grecs chuterait lourdement et des problèmes juridiques verraient le jour sur les dettes privées contractées en euros. Au total, ING estime à 7,5% le recul du PIB grec engendré par un Grexit.
Pour les autres pays de la zone euro, après des perturbations de marché à court terme, le choc du Grexit devrait être absorbé bien mieux que s’il avait eu lieu trois ans plus tôt.
Les créanciers publics, Banque centrale européenne, fonds de soutien européen, FMI, qui portent plus des trois quarts de la dette de l’Etat grec de 312 milliards d’euros à fin mars, devraient supporter de lourdes pertes, répercutées sur les gouvernements nationaux et les contribuables.
En revanche, les banques privées ont très fortement réduit leur exposition à la Grèce. Ainsi, les banques françaises étaient exposées fin 2010 pour 15 milliards de dollars sur la dette publique grecque, elles détenaient fin 2014 une créance limitée à… 20 millions !
Un Grexit générerait de l’incertitude en zone euro, il pèserait sur la confiance des consommateurs et sur l’investissement. ING estime l’impact entre 0,3% et 0,5% de PIB. Mais si la sortie de la Grèce était plus ou moins bien gérée sur le terrain économique, le coût politique pourrait être plus grand, le Grexit marquant la fin de l’irréversibilité de l’euro. Et l’option de la sortie d’un pays fragile pourrait alors être utilisée par les autres grandes nations de la zone euro à chaque nouvelle négociation.
ING estime qu’un défaut de la Grèce provoquerait une plus forte aversion pour le risque et une baisse des actions européennes comprise entre 10% et 15%. Le rendement du bund allemand retomberait vers zéro. Celui des emprunts d’Etat à dix ans italiens et espagnols remonteraient vers 2,5%. Mais il faudrait compter sur la Banque centrale pour accentuer son programme d’achat d’actifs. L’euro redescendrait vers son plus bas récent à 1,05 dollar.
source: ING + Le revenu
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