Faut-il encore acheter des actions américaines où avoir peur du danger ? Cette question, personne ne se la posait il y’a encore quelques mois. Puis Trump et la chute du dollar ont tout changé.
C’est oublier quelques préambules notamment avec le carry trade l’été 2024. C’est oublier également ce qu’il s’est passé en dehors de ces 15 dernières années.
Les bulles durent bien plus longtemps qu’on le croit tout simplement car le consensus a bien plus d’argent et de levier disponibles aujourd’hui qu’hier pour continuer de donner du carburant aux tendances.
Qu’on se le dise, il y’a toujours une raison fondamentale à la surperformance d’un actif. C’est toujours basé sur une logique économique qui l’explique. C’est le consensus, la masse d’investisseurs et d’argent frais qui en fait plus tard une bulle que tout le monde s’arrache et survalorise.
Une bouteille d’eau vaut plus cher quand vous en avez vraiment besoin au sommet d’une piste ou dans le four sicilien en train de visiter une ruine.
En bourse c’est pareil. Les actions que tout le monde veut, valent plus cher, et se payent 40 ou 50 fois les profits car il y’a plus de demande que d’offre.
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----------------------------------Ces dernières années, Les gros fonds, les PDG, les rachats d’actions, les ETF et les investisseurs individuels se sont concentrés sur les mêmes valeurs, le même pays. Ce faisant ils ont renforcé la surperformance de ces actifs qui sont devenus incontournables. Et donc le biais de confirmation.
Même ceux ne voulant pas y investir furent obligés de le faire pour ne pas se laisser distancer dans la course à la performance pour conserver leurs clients. Le FOMO du gérant.
Tout cela, vous le savez déjà. j’ai déjà pu beaucoup expliquer le pourquoi cette tendance s’est mise en place à cheval entre un dollar fort, des taux faibles et l’innovation américaine créatrice de marges exceptionnelles et de conglomérats, là où en même temps l’Europe démantelait les siens.
Vous pouvez suivre l’analyse en vidéo ici : Faut-il arrêter d’acheter des actions américaines
ou lire la version écrite ici : Buffett alerte t-il sur la fin des actions américaines
Aujourd’hui je veux m’intéresser à une étude récente d’AQR sur le sujet.
Le plus intéressant est de voir que ces études sont pondues surtout maintenant.
On voit qu’on se pose des questions et c’est un début peut être d’un changement de paradigme.
Voyons voir ce que AQR nous dit. :
Sommaire
Les actions américaines sont-elles encore incontournables
Pour AQR, le principal atout des US fut donc que le marché fut prêt à payer cher. de plus en cher. Les valorisations étaient élevées mais étaient pour la foule, justifiées.
Le dollar, les taux, l’innovation Us avec ses perspectives de croissance. Et de l’autre côté une Europe et des marchés internationaux vues comme dangereux et en manque de relais après la crise des subprimes et des dettes Européennes.
D’un tiers de la capitalisation boursière mondiale, la bourse US capitalise aujourd’hui les deux tiers de celle-ci. Le tout en 30 ans.
Le problème avec des valorisations de plus en plus élevées c’est que les attentes le sont aussi.
Et il devient de plus en plus probable de décevoir.
Décevoir avec des valorisations élevées c’est plus de volatilité. Surtout dans un marché atrophié de contrepartie avec des flottants réduits avec le temps par les ETF, rachats d’actions, holders de gros fonds et des dirigeants.
Les flottants sont bien moindre qu’il n’y parait.
J’ai moi même cette phrase pour expliquer la conséquence : C’est comme agrandir une salle de concert sans agrandir ou démultiplier les portes de sortie de secours.
Keynes disait que les marchés sont un concours de beauté.
Je le répète souvent. Les actions qui fonctionnent sont populaires, et pour cette raison on accepte de les payer chères. Il y’a plus de demande que d’offre.
Mais cela ne dure jamais.
Mais dans le cas des Us, cela dure depuis 15 ans. Une génération entière d’investisseur pense donc, fort logiquement, que c’est une tendance éternelle.
Mais même les tendances les plus longues se terminent. regardez le Japon.
Donc rien de bien neuf dans cette étude de AQR sur l’exceptionnalisme Américain.
Mais le truc le plus intéressant, c’est qu’ils prennent en compte la monnaie et la supériorité du dollar sur la période dans leur étude. Pour expliquer que les US ont aussi siphonné l’argent étranger qui est venu s’y investir pour se protéger de la dévaluation de leurs monnaies face au dollar.
La conclusion est que les investisseurs ont tendance à extrapoler la croissance future sur la base de la croissance passée. ha bon ? :-)
Et depuis 2008, la croissance Us a été supérieure de manière durable et exceptionnellement longue.
Le mot à retenir ici : c’est exceptionnel. Exceptionnel c’est rare. 15 ans de rareté. C’est exceptionnel.
Je ne pense pas que les investisseurs ayant vécus ces marchés se rendent compte du côté exceptionnel de la chose. Ils pensent que c’est normal et que cela restera ainsi.
Ils disent que l’IA peut permettre de penser que cette tendance peut encore continuer quelques temps mais pas pour toujours. L’exceptionnel ne peut devenir la norme. Quand c’est le cas c’est que nous sommes en bulle.
Les attentes du marché sur la croissance future et la continuité de l’exceptionnalisme américain semblent être mûres pour finir par décevoir. C’est une certitude. L’inconnue est le quand.
Surtout, les investisseurs semblent oublier que la bourse ne réagit pas qu’aux fondamentaux des entreprises. La géopolitique prend de plus en plus de place. Ce que nous voyons avec les décisions politiques est voué à s’étendre ces prochaines années avec un impact sur la bourse que peu d’investisseurs comprennent.
Tant chaque purge de marché est certes forte mais éphémère. Tellement que les gens oublient qu’un marché boursier baissier ce n’est pas ça. Et a force d’avoir eu des rebonds à chaque purge, penseront que ce sera toujours le cas. Un jour, cela ne le sera pas.
Au fur et à mesure que l’on avance dans cette tendance exceptionnelle, la bulle a lieu sur les attentes des investisseurs qui sont de plus en plus démesurées.
A force, ces attentes ne pourront être que déçues.
Les attentes basées sur le passé sont les plus dangereuses quand elles font le plus consensus.
Ainsi AQR conclut avec cette équation. Est-ce que ces prochaines années les survalorisations vont continuer de battre l’exceptionnalisme américain.
On voit tout de suite que le ratio gain/risque n’est en tout cas plus en cette faveur.
Et que même un américain, voulant se protéger ne serait-ce que des fluctuations du dollar, devra penser à se diversifier à l’international.
En gros, On est soit aux portes de la vraie bulle. Et c’est pas fini. Soit au début d’une prise de conscience et de flux qui vont sur du plus long terme chercher à se diversifier ailleurs.
Je vous laisse l’étude d’AQR complète ici :
Portefeuille Graphseo Bourse
Je reprends peu à peu du cash. Impossible de dire si la hausse est terminée mais un peu à l’image de l’article, on sait que le ratio gain/risque n’est plus intéressant pour rester pleinement investi en dynamique.
Il y aura probablement des retardataires à jouer, le marché va vouloir faire tourner.
Mais surtout faut pas oublier que tous ces deals sur les tariffs douaniers ne vont pas tous bien se passer et que surtout cela ne signifie pas la fin des tarifs douaniers. On a évité le scénario du pire. Mais le scénario reste négatif tout de même à terme.
Surtout on se soulage sur la Chine mais elle reste l’ennemi et la guerre ne fait que commencer. On aurait tort de penser qu’on s’est contenté de sauver la face. En coulisses tout va continuer.
Pour moi la guerre des métaux est là pour durer. La baisse de la mondialisation et l’accroissement des tensions géopolitiques aussi. Mais comme la macro, tout ceci marche sur du long terme. le marché lui, plus que jamais est sur un temps court.
Alors on profite de la volatilité sans oublier que sur le temps long, les incertitudes demeurent.
Mais toute hausse de la bourse a besoin de ces incertitudes. C’est son carburant pour monter contre le mur de craintes. En soit, faut jamais donc rechercher un monde où ces craintes ne sont pas. C’est que le marché est plus dangereux à ce moment là que jamais.
Au contraire, je préfère des marchés où les craintes sont sur la table.
amicalement
Julien
Note: Tous les investissements sont partagés en temps réel sur L'Académie des Graphs. Le portefeuille représente mes convictions personnelles consolidées (de mes différents courtiers) et n'est pas une incitation à l'achat ni à la vente. La performance en cours inclus les gains ou moins values latentes et l'impact du change sur les actions étrangères. Performance 2024: +41%; 2023: +38%; 2022: +46%; 2021: +122%; 2020: +121%; 2019: +79%; 2018: +21%; 2017: +24%; 2016: +12%; 2015: +45%; 2014: +30%; 2013:+72%, 2012:+9%, 2011:-11%... Clique-ici pour découvrir le logiciel d'aide à la décison que j'utilise au quotidien pour détecter au bon moment les meilleures actions.
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